Olives © Shakti - Wikimedia CC
Une petite commune des Alpes-Maritimes chauffe désormais plusieurs de ses locaux municipaux au moyen de noyaux d'olives. Une démarche qui permet de valoriser les déchets de son moulin à huile et d'économiser sur les achats de combustible. Découverte d'un dispositif qui pourrait également profiter directement aux particuliers.
Non seulement les olives de la région niçoise sont fermes et délicieuses, mais elles ont en plus des vertus insoupçonnées. La municipalité du Broc, qui surplombe la vallée du Var, en est plus que jamais convaincue.
A l'occasion de travaux dans son moulin à huile, elle a fait l'acquisition d'une machine qui sépare les grignons purs, de la pulpe restante à l'issue du processus d'extraction par pression. Un investissement de 17.000 €, en partie subventionné, qui trouve une grande utilité : ces grignons, composés de fragments de noyaux en bois dur, de la taille d'un grain de riz, constituent un excellent combustible, au pouvoir calorifique élevé, équivalent à celui des granulés ("pellets").
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Nous avons inauguré un pôle culturel en 2011, dont la chaudière à pellets était apte à recevoir les grignons d'olives", explique Estelle Hugot, directrice des services de la mairie. "
Nous avons donc engagé une procédure pour acheter la machine séparatrice et pouvoir alimenter cette chaudière".
D'une puissance de 52,8-180 kW, elle permet de chauffer plusieurs édifices du village : "
La médiathèque, une crèche de 25 places, l'école de musique qui compte six salles de répétition, et la salle de spectacle d'une capacité de 200 personnes", nous précise la responsable. Le combustible vert présente plusieurs avantages : "
Nous allons réaliser des économies, de l'ordre de 9.000 € par an, en ne faisant plus d'achat de pellets et en nous passant de l'enlèvement des déchets de noyaux d'olives, qui était confié par contrat à Veolia".
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Insolite : Quand les noyaux d'olives servent de combustible...
Une démarche vert (olive)
Une démarche vert (olive) - Olives © Mairie du Broc
Car les volumes sont impressionnants : pour la saison 2015-2016, la commune qui dispose de sa propre oliveraie, mais dont le moulin municipal traite également la production d'exploitants des communes voisines, récoltera 220 tonnes d'olives, pour produire plus de 18.000 litres d'huile. "
Une saison exceptionnelle après une saison 2014-2015 catastrophique", confie Estelle Hugot. De quoi obtenir environ 35 tonnes de grignons qui seront valorisés au lieu d'être jetés. Et comme rien ne doit être gâché, la pulpe restante, séparée des morceaux de noyaux, sera recyclée en engrais naturel, utile à la croissance des... oliviers. La boucle sera bouclée.
Grâce à sa démarche écologique, la commune estime qu'elle réalise de grandes économies par rapport à certaines dépenses liées au chauffage : si elle avait opté pour le chauffage électrique de ses équipements, ce sont 20.000 € qu'il lui faudrait débourser chaque année. En cas de faible production moins que les 27 tonnes nécessaires à la chaudière), elle pourra toujours compléter les réserves grâce à un achat de pellets, mais en cas de grande année, le surplus pourra être revendu à des particuliers, afin qu'eux aussi se chauffent aux noyaux d'olives. L'expérience réussie du Broc pourrait être reproduite dans d'autres communes de la région, productrices d'huile. Les débuts de la ruée sur un nouvel or noir ?
Une démarche vert (olive)
Grignons - Insolite : Quand les noyaux d'olives servent de combustible...
Grignons - Olives © Mairie du Broc
Les éclats de noyaux d'olives pressées sont composés de fragments de bois dur. Le prix est deux fois moins élevé que des pellets, ce qui est un avantage pour les particuliers de la commune, susceptibles d'en acheter lors des années de forte production. En 2015, ce sont 8 tonnes qui ont été mises en vente au Broc.
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