L'hiver s'installe, parfois plus vite que prévu, et vous vous apprêtez à rallumer pour de bon vos appareils de
chauffage. Mais la manœuvre n'est pas anodine ! Radiateurs, cheminées et chaudières sont restés éteints, parfois pendant plus de six mois. Certaines installations, mal entretenues, voire mal installées ou, pire, mal raccordées, risquent d'être dangereuses - et les chiffres le démontrent.
Pendant l'hiver 2016-2017, plus de 3.300 personnes ont été intoxiquées par le CO, les deux tiers d'entre elles ayant été hospitalisées en conséquence.
En cas d'intoxication au monoxyde de carbone, il faut réagir très vite pour éviter le drame.
Où et comment installer mon détecteur de monoxyde de carbone ? Nos conseils.
Ces chiffres concernent presque tous les appareils de chauffage et de production d'eau chaude à combustion, quelle que soit leur énergie de fonctionnement : gaz naturel, bois, charbon, fuel, butane, propane, essence ou pétrole... Or, ils pourraient considérablement baisser si un certain nombre de précautions étaient prises au moment de leur remise en route mais aussi tout au long de l'année.
Pour rappel, les détecteurs autonomes de fumée (DAAF) sont désormais obligatoires dans tous les logements. Et ils sont
très faciles à installer ! Les détecteur de monoxyde de carbone, quant à eux, ne sont pas encore obligatoires, mais leur installation est vivement recommandée.
Pour remettre en route vos appareils de chauffage en toute sécurité, suivez les conseils en pages suivantes.
Rallumer sa chaudière à gaz ou à fioul
Les professionnels du syndicat des entreprises de Génie climatique et de couverture plomberie de Paris et de sa région (GCCP) et l'Ademe préconisent de
faire vérifier sa chaudière au gaz une fois par an. C'est un minimum obligatoire, mais vous pouvez passer à deux interventions par an, pour plus de sécurité.
Plus généralement, il convient de
souscrire un contrat d'entretien et de maintenance auprès de professionnels qualifiés. Ils vérifieront l'étanchéité des conduits de fumée tubés, l'état du brûleur et, bien sûr, l'état général de l'appareil.
Avant de relancer la chaudière pour l'hiver,
faites vérifier et entretenir les conduits de fumées par ramonage mécanique. Ils doivent être en bon état et raccordés à la chaudière. Ils doivent aussi déboucher loin de tout obstacle qui nuirait à l'évacuation des fumées.
La ventilation est également très importante :
l'air doit circuler correctement pour entrer dans la chaudière et permettre la combustion du brûleur à gaz atmosphérique. Prenez donc bien soin de nettoyer la poussière et la graisse qui peuvent obstruer les bouches de ventilation, en particulier avant la remise en service d'hiver.
A noter : la législation concernant les chaudières à condensation et basse température a changé. Découvrez-la ici.
Entretien des cheminées, poêles et inserts
Pour éviter toute intoxication par les fumées, mais aussi par le monoxyde de carbone (CO),
il convient de faire ramoner sa cheminée au moins une fois par an - c'est d'ailleurs obligatoire, même si vous n'utilisez pas régulièrement l'appareil - et idéalement, deux fois par an.
Faites appel à un professionnel certifié, et méfiez-vous des annonces abusives parfois affichées dans les halls d'immeubles.
Demandez aussi
"un certificat de ramonage précisant [...] la vacuité du produit sur toute sa longueur" conseille le syndicat des entreprises de Génie climatique et de couverture plomberie de Paris et de sa région (GCCP). Preuve de la mise en conformité de l'appareil, ce document se révélera indispensable en cas de sinistre pour bénéficier de la couverture de votre assurance.
Rallumer ses radiateurs à eau chaude
Tous les radiateurs à eau chaude, qu'ils soient en fonte, en acier ou en aluminium,
doivent être purgés une fois par an avant la remise en route du chauffage. La purge permet de vérifier qu'il n'y a pas d'air dans le circuit, mais bien uniquement de l'eau. Si de l'air est emprisonné dans le circuit, des dysfonctionnements importants peuvent survenir tels que du bruit ou bien encore des radiateurs qui restent froids en partie haute.
Dans les immeubles bénéficiant d'un chauffage central, effectuez cette purge systématiquement quand la chaudière doit être remise en marche après une longue interruption. C'est en particulier valable dans les appartements des étages les plus élevés, dont les radiateurs peuvent mal chauffer si de l'air est présent dans le circuit.
L'opération de purge est simple : elle consiste à utiliser le système de purge existant, situé soit sur chaque radiateur du circuit, soit au niveau du point le plus haut de l'installation.
Vous pouvez purger vous-mêmes vos radiateurs, en suivant nos conseils.
Rallumer ses radiateurs électriques
Les radiateurs électriques et convecteurs nécessitent assez peu d'entretien. L'essentiel est de
penser à bien dépoussiérer les entrées et sorties d'air avant de les rallumer, sans quoi ils dégageront une mauvaise odeur de brûlé, et diffuseront moins bien la chaleur. Un simple chiffon doux ou légèrement humide suffit - évitez, bien sûr, l'eau et le savon ! Réitérez l'opération une deuxième fois dans l'année, pour plus d'efficacité.
Tous les cinq ans environ, faites vérifier l'intérieur de l'appareil par un professionnel. Il pourra effectuer les réparations le cas échéant.
Pompes à chaleur : quelques vérifications s'imposent
Concernant les pompes à chaleur aérothermiques (PAC) air/air ou air/eau :
D'après le Décret relatif à certains fluides frigorigènes utilisés dans les équipements frigorifiques et climatiques (n°2007-737 du 07/05/2007)
"un contrôle annuel d'étanchéité est obligatoire pour les systèmes contenant une charge en fluides frigorigènes supérieure à 2kg (...)'. Réalisé par un professionnel qualifié, il vous permettra de vous assurer que tout fonctionne bien avant la remise en route.
Cela ne vous dédouane cependant pas de
nettoyer l'unité extérieure afin d'enlever tous les obstacles susceptibles de gêner la circulation de l'air,
de dépoussiérer et de nettoyer à l'eau les filtres de vos unités intérieures pour assurer la qualité de l'air insufflé dans votre logement.
A noter : les appareils fonctionnant via la
géothermie ne peuvent, quant à eux, être vérifiés que par des professionnels.