Ces petits insectes blancs, qui oeuvrent en colonie, font des ravages lorsqu'ils s'introduisent dans nos maisons. Les termites s'attaquent en effet au bois. Plus précisément,
ils se nourrissent de cellulose, présente dans le bois mais aussi tous ses dérivés, comme le papier, le carton, etc... Un festin qui s'avère dévastateur pour les charpentes, et plus généralement la
structure des habitations, car ces insectes font aussi des dégâts partout où ils passent. Ils sont en effet capables de traverser le plâtre ou le polystyrène, ou encore de s'introduire dans les gaines pour atteindre leur objectif.
Friands de chaleur et d'humidité,
c'est généralement durant le printemps et l'été que ces nuisibles prolifèrent le plus, ce qui ne veut pas dire qu'ils chôment le reste de l'année. Au contraire, même à cette période, il convient de garder un œil ouvert pour détecter cet indésirable qui vit caché. Et c'est là toute la difficulté, car c'est bien souvent lorsque l'on constate les dégâts qu'ils ont causés que l'on remarque leur présence.
Première étape : repérer les termites
En plus de leur petite taille,
les termites évoluent dans l'obscurité et fuient le soleil, ce qui les rend d'autant plus difficiles à repérer. Ils peuvent alors se nourrir tranquillement de la cellulose présente dans le bois, qu'ils consomment en lamelles, dans le sens de la fibre, semant au passage quelques indices caractéristiques.
"Les termites laissent derrière eux comme des feuilles de papier les unes sur les autres. Ainsi que des déjections brunâtres, ou encore de petites galeries à l'extérieur pour circuler à l'abri du soleil", détaille Jean-Luc Guellerin des établissements Lorillou, entreprise spécialisée dans le traitement des bois de charpente et notamment, l'élimination des termites.
De plus, ils s'avèrent tout à fait
capables de traverser d'autres matériaux pour atteindre leur repas. Comme des gaines électriques, des canalisations, les liners de
piscines etc... Non traitée, une bâtisse peut, à terme, sévèrement pâtir de la gourmandise de ces nuisibles, notamment au niveau de la structure. De petites bêtes donc, mais synonymes de gros problèmes.
Comment se débarrasser des termites ? © iStock
D'où l'importance de réagir dès les premiers signes.
"Le contrôle des maisons est obligatoire dans le cadre d'une vente. Cela fait prendre conscience du risque et de la nécessité des traitements. Mais dans le cadre des locations, il n'y a pas d'obligation, même si généralement, lorsque les habitants constatent ces dégradations, ils réagissent", explique Jean-Luc Guellerin. Selon l'Observatoire national termite,
54 départements français sont actuellement infestés par les termites, en particulier dans le Sud-Ouest, mais aussi sur un large croissant s'étendant de la Côte Atlantique jusqu'à la Côte d'Azur, ainsi que l'Île-de-France.
Deuxième étape : des mesures préventives ou curatives
Plusieurs solutions s'offrent aux particuliers pour mettre un terme à cette cohabitation forcée. L'Observatoire National Termite rappelle qu'il existe des mesures préventives et curatives pour venir à bout du problème. Pour la protection des constructions neuves,
"dans la pratique, les dispositifs de protection concernent les bois et matériaux à base de bois à vocation structurelle, ainsi que l'interface entre le sol et le bâti". Par exemple, via la mise en place de barrières physiques et physico-chimiques manufacturées. Ces dispositifs utilisent des matériaux dont les propriétés naturelles, ou renforcées par un biocide (produit qui détruit, ou repousse des organismes nuisibles) empêchent les termites de pénétrer dans le bois.
Mêmes moyens déployés pour les biens existants, qui eux aussi ont droit à des traitements préventifs. Une situation qui peut
"se rencontrer en particulier lorsque le bien à protéger se situe dans une zone infestée. Actuellement, seule la réalisation d'un système de barrières insecticides permet de protéger un bien existant contre les attaques de termites", détaille l'ONT.
Le traitement curatif de biens existants, quant à lui, correspond à l'élimination des termites présents dans un bâtiment ou sur un terrain. Celle-ci s'opère de deux manières : via des
barrières insecticides, ou la pose de
pièges-appâts insecticides. La première, efficace rapidement et pour plusieurs années, n'élimine pas totalement la colonie, qui peut continuer à évoluer autour d'un bâtiment. La seconde technique vise à détruire une colonie de termites souterrains avant qu'ils ne s'attaquent à la construction.
Ces appâts ont vocation à piéger les insectes. Très appétant, ils vont attirer les termites ouvriers, qui vont le consommer. Le "poison", lui, va bloquer leur mue, et ainsi entrainer leur mort quelques semaines plus tard, détruisant alors la colonie. Ces pièges peuvent être
installés autour de la maison, ou encore dans les caves, pour les empêcher de nuire avant qu'ils ne s'attaquent au bâti.
Des alternatives naturelles
Pour un traitement efficace et durable dans le temps, l'Observatoire Nationale Termite invite les particuliers à faire appel à des professionnels. Dans le meilleur des cas,
certifiés par l'institut technologique FCBA. Si vous choisissez de le faire seul, petit conseil : repérez les traces caractéristiques du passage d'une colonie de termites, et posez des pièges près des zones infestées.
Il est à noter que pour éviter de détruire les termites à grand renfort de chimie, des insecticides naturels existent, ainsi que des solutions maisons, comme disposer des cartons humides pour les attirer et les piéger, ou même d'introduire des nématodes, de petits vers redoutables contre les termites. Mais chimiques ou naturels, tous ces traitements, plus ou moins efficaces, ne sont jamais définitifs. D'où l'importance d'un contrôle régulier après traitement.