Le président de Lucibel précise : "
A l'horizon de 2019-2020, la technologie commencera à être directement intégrée dans les ordinateurs et les smartphones, ce qui permettra une ouverture vers le marché des particuliers. Enfin, au-delà de 2020, le LiFi deviendra un support de l'Internet des objets".
La solution de Lucibel se pose donc en connexion complémentaire, fixe et sécurisée, aux autres technologies connues, qui utilisent des rayonnements électromagnétiques. Selon ses dirigeants, l'entreprise française, qui produit ses luminaires et clefs LiFi près de Rouen, en Normandie, disposerait de 24 mois d'avance sur toute la concurrence mondiale. En tout, une quinzaine d'acteurs plancheraient sur la transmission d'information par la lumière, et participent à l'élaboration d'un standard mondial, dérivé du protocole WiFi (802.11.X).
LiFi clef © Lucibel
Une centaine de systèmes (luminaire + clef LiFi) ont déjà été vendus à une douzaine de clients et plusieurs centaines d'autres sont en pré-commande. Parmi les premiers à se lancer dans la connexion par la lumière, figure le promoteur Nexity.
Hors des salles de réunion et de direction, Nexity envisage de déployer, dans le futur, des luminaires Internet dans des logements. "
On aura ainsi des hotspots sans ondes électromagnétiques", prévoit Loïc Daniel, directeur général adjoint du pôle Tertiaire.
Reste un écueil, celui du prix : le système communicant "luminaire + clef" est commercialisé à 2.300 euros, ce qui, comparé au coût d'un éclairage LED classique plus un réseau WiFi, est encore très élevé. "
Nous sommes encore deux à trois fois plus chers. Mais, en 2018, les coûts seront divisés par 4 ou 5, grâce à la production de masse. Et nous développerons toute une gamme de luminaires qui ne seront pas nécessairement encastrés et pourront être sur pied", relate Edouard Lebrun.
Du côté des consommations, le système est presque aussi sobre en électricité qu'un éclairage à diodes standard, avec une surconsommation contenue à +5-10 %. "
Il est possible de faire fonctionner le LiFi à la lumière du jour, sans souci, et on peut diminuer l'intensité lumineuse des LEDs jusqu'à seulement 30 % de leur puissance nominale. La seule limite est d'obtenir 50 lux sur le photorécepteur relié en USB à l'ordinateur", confie le spécialiste.
La technologie devrait donc trouver sa place sur le marché mondial, au moment où elle sera embarquée directement dans les ordinateurs et téléphones, et quand ces "devices" pourront basculer d'un type de connexion à l'autre (5G/WiFi/LiFi), suivant la localisation de l'utilisateur (dans un bâtiment, à l'extérieur, en mouvement ou non) et suivant le débit et la confidentialité souhaités. Lucibel a, sans l'ombre d'un doute, un avenir lumineux.