Smart Home, la maison connectée, une idée qui a de quoi séduire. Elle consiste en l'automatisation des équipements de la maison, d'objets connectés domestiques et la possibilité de les contrôler à distance. Qu'il s'agisse d'une problématique de sécurité, pour visualiser ce qui se passe dans sa maison. Ou même de régulation thermique, comme gérer son
chauffage ou son éclairage, en quelques clics.
"Avec la maison connectée, on peut créer son propre scénario à distance. Pour le chauffage par exemple. En réglant le système en économie d'énergie quand le propriétaire quitte les lieux, puis le remettre dans un plan de chauffe à partir d'une certaine heure. Lorsque ce dernier ou quelqu'un d'autre rentre", explique Alexandre Chaverot, président d'Avidsen.
Pour la concrétiser, de nombreux fabricants proposent désormais des solutions Smart Home. Comme DeltaDore, ou Bosch pour ne citer qu'eux. Le premier a même récemment ouvert
un ConceptHome totalement connecté, qui permet au grand public de voir à l'½uvre quelques-unes des nombreuses applications de la Smart Home (volets roulants, système HI-Fi, éclairage etc.)
Soucieux de ne pas compliquer la vie de l'utilisateur avec trop d'interfaces, certains comme Bosch, développe des solutions complètes. En l'occurrence, Bosch Smart Home. Une gamme comportant des solutions de sécurité, de chauffage, d'électronique et d'IoT.
"C'est un système interconnecté pour tous nos appareils. Il se pilote directement via smartphone, tablette etc.", détaille Laurent Fantino, directeur France Bosch Smart Home.
Il devient désormais possible d'organiser toute la vie de la Smart Home de manière plus simple et plus sûre. A partir d'un seul et même outil, l'on commande le pilotage du chauffage via des thermostats connectés, on gère son éclairage. On peut aussi
sécuriser sa maison via un système anti-intrusion, qui chez Bosch se concrétise par des offres de caméras, intérieures et extérieures, un contrôleur, un détecteur de mouvement...
D'autres fabricants, comme Logitech,
Netatmo ou encore Somfy, développent aussi
leurs gammes de caméras connectées, le segment le plus dynamique en domotique (1,54 milliards de dollars en 2014). Elles envoient généralement des notifications dès que quelque chose d'anormal est capté par les appareils, comme une intrusion. Chez Bosch, des détecteurs de chaleur peuvent se paramétrer pour éviter autant que possible les fausses alertes. Comme les passages intempestifs d'animaux de compagnie. Bref, autant de solutions de gestion de son domicile, en apparence simples et à portée de doigts.
L'intelligence artificielle : à la rescousse de l'utilisateur
Selon une étude de
Transparency Market Research, le marché de la domotique, devrait atteindre 21 milliards d'euros en 2020, contre 4,41 milliards de dollars en 2014. Homify de son côté, avance qu'en France, 30% des Français possèdent déjà un objet connecté dans leur maison et 56% prévoient d'en acheter un.
Des chiffres plutôt encourageants. Pourtant, malgré cela, la domotique peine à franchir massivement la porte de nos maisons. Et d'après Alexandre Chaverot, les raisons sont multiples.
"Nous n'en sommes qu'aux balbutiements, dans la première génération de produits. Le public conquis, lui, est un public averti. Mais monsieur et madame tout le monde ne sont pas encore familiarisés avec ces objets connectés."
Trop compliqués ces produits destinés à nous faciliter la vie ? Alexandre Chaverot avance un exemple :
"l'utilisateur est obligé d'imaginer ses propres scénarios d'économie d'énergie, en fonction de son mode de vie". Une subtilité qui, selon lui, pourrait trouver une alternative dans l'intelligence artificielle, qui travaillerait à la place de l'utilisateur.
"L'avantage avec l'IA, c'est qu'elle apprendra seule et proposera ses propres scénarios, établis en conséquence. Par exemple, lorsque l'on parle de température idéale, c'est quelque chose de très personnel. L'IA, elle, connaîtra votre zone de confort et vous demandera si tel ou tel scénario vous convient."
Des systèmes qui ne parlent pas le même langage
Pour Alexandre Chaverot, un autre aspect vient ralentir l'expansion de la Smart Home. Le manque de standardisation en termes de protocole de communication.
"Nous sommes face à un marché où les systèmes ne parlent pas le même langage". Le consommateur doit donc être vigilant quant au matériel acheté. Qu'il soit compatible avec le système qu'il possède déjà.
D'autant que, récemment, l'association de consommateurs UFC que choisir,
a pointé du doigt quelques défaillances. Dont certaines, directement liées à ces protocoles de communication.
"Pour être pleinement efficaces, les produits connectés doivent fonctionner en réseau (...) Or, plus d'une vingtaine de protocoles de communication sans fil coexistent sur le marché français, qui ne sont le plus souvent pas en mesure de dialoguer entre eux", détaille-t-elle. Et là ou le bât blesse, c'est que beaucoup d'enseignes et certains fabricants, ne mentionnent pas les protocoles utilisés. Alors que,
"les consommateurs ont besoin, pour bâtir à coup sûr un système cohérent, de la liste des appareils compatibles".
Selon Alexandre Chaverot, l'exutoire consisterait donc à encourager cette interopérabilité. Et pour se faire, l'idéal serait d'arriver à,
"une cohésion entre les différents acteurs du marché". En attendant, Avidsen a bien compris qu'il y avait là une opportunité à saisir. L'entreprise a développé @mod, une solution associée à une gamme d'accessoires dédiés, présentée par l'entreprise comme :
"un module radio, de la taille et de la forme d'une carte SIM, embarquant un protocole de communication, parmi tous ceux existants du marché (Zigbee, Sigfox, Thread, EnOcean, HomeKit, Z-wave, Wifi, Bluetooth 5.0, ARW, Lora ...). Une fois l'acquisition faite de l'accessoire, il suffit à l'utilisateur d'insérer le module embarquant le protocole de son choix, dans son produit @mod."Bref, il y a fort à parier que si la domotique veut simplifier la vie des consommateurs, elle devra d'abord se simplifier elle-même.