Quelle place la station de bus peut-elle occuper dans le paysage urbain ? Quels services doit-elle offrir ? Comment peut-on l'aménager ? Autant de questions primordiales auxquelles la RATP et ses partenaires ont tenté de répondre à travers la mise en place d'une station pilote près de Gare de Lyon. Un projet d'envergure à la hauteur des 6.500 voyageurs utilisant chaque jour le bus. "Il s'agit d'une démarche de design avancé", souligne Yo Kaminagai, délégué à la conception au département de la maîtrise d'ouvrage des projets à la RATP, le réseau de transport parisien. Et d'ajouter : "Le but n'est pas de reproduire le projet mais d'assembler de façon cohérente des innovations et de faire de cette station, un démonstrateur de recherche pour faire évoluer les esprits". Et pour créer la station, les différents collaborateurs se sont appuyés sur le programme Osmose, une démarche de recherche lancée par la RATP sur les espaces de transport du futur. Au final, la station de bus expérimentale a dû réunir quatre notions sorties d'Osmose, soit un site augmenté, partagé, évolutif et expressif. Et le résultat est là : une station de 85 m2 dont une surface couverte d'environ 35 m2, de manière à accueillir différents services. Ainsi, se succèdent une station de vélos assistance électrique en libre-service, une borne interactive tri-faces proposant des petites annonces, un café, une connexion Wi-Fi et même une bibliothèque en libre-service. Sans oublier les éléments de base de signalétique comme des écrans d'informations, dont deux sont tactiles et un panneau publicitaire numérique.

Zen, soyons zen

Côté ambiance, chaque élément a été travaillé dans «une portée anthropologique» avec en ligne de mire le bien-être des usagers, explique le designer du projet, Marc Aurel. Des éléments comme un éclairage proche de la luminothérapie orchestré par Philips, des sonorités musicales imaginées par Michel Redolfi et du studio Audionote, le vitrage décoratif chauffant de Quantum Glass, participent au renouveau et à l'identité de la station. Enfin, les sièges en céramique, signature de Marc Aurel, assurent le raffinement et la distinction mais également un clin d'œil aux parois du métro. De même, la marquise bleue rend hommage aux entrées Guimard du réseau métropolitain. Enfin, un double visage côté transport et côté urbain font vivre l'ensemble. Conséquence : à peine posée, la structure suscite déjà la curiosité et l'appropriation. Toutefois, ce projet, dont le montant total avoisine les 350.00 euros, est destiné à être temporaire (6 mois renouvelables une fois) et a joué un rôle d'expérimentation et de recherche. Néanmoins, à la RATP, aucune porte n'est fermée : "C'est aux municipalités de prendre la balle au bond", conclut Yo Kaminagai. Le message est lancé !