Mettis et Metz Métropole © Philippe Gisselbrecht
Après trois ans et demi de travaux, Metz Métropole a mis en service, samedi 5 octobre, deux lignes de Bus à haut niveau de service (BHNS). Baptisé "Mettis", nom romain de la cité lorraine, ce dispositif "moitié bus, moitié tramway", inauguré par le Premier ministre, va permettre de requalifier les espaces du centre-ville et de sa périphérie. Décryptage.
"Mettis pluvieux, mettis heureux". Malgré de fortes averses, de nombreux Messins se sont pressés, ce samedi 5 octobre, devant la gare de Metz (Lorraine) pour assister au lancement de deux lignes de Bus à haut niveau de service (BHNS), baptisé "Mettis"*, nom romain de la cité lorraine, en présence du Premier ministre, Jean-Marc Ayrault et d'Aurélie Filippetti, ministre de la Culture. Ainsi, après Saint-Nazaire et Chalon-sur-Saône l'an dernier, et Nantes, Rouen ou Nîmes, il y a quelques années, c'est au tour de Metz de mettre en service ce système de transport.
"Il aura fallu trois ans et demi de travaux par les nombreuses entreprises pour arriver au terme de ce projet nécessaire pour la ville voté en 2008", nous rappelle Yves Le Chanu, directeur des Transports de l'Agglomération de Metz Métropole (TAMM). Deux constats ont refait surface à cette période :
"L'explosion du trafic automobile et des transports publics qui ne s'arrogeaient que 9% de part de marché", précise Yves Le Chanu. Et de nous confier, aux côtés de Keolis, l'exploitant du réseau de transport de Metz :
"Au départ, les élus étaient plutôt en faveur d'un système de guidage optique. Or, il était hors de question de privilégier un tramway trop onéreux : le projet du Mettis a coûté 230 millions d'euros contre 'plus de 450 millions d'euros' pour un réseau de tramway équivalent. Par exemple, la construction d'une plate-forme de tramway nécessite de creuser jusqu'à 60 centimètres de profondeur, 40 suffisent pour un BHNS. C'est aussi pour cette raison que nous avons opté pour cette solution."
Par ailleurs, sur les 230 millions d'euros investis dans ce projet de ville, 40 millions d'euros ont été consacrés à la requalification des espaces publics.
" Nous avons, en effet, vouloir faire ressortir la beauté et le patrimoine de la ville et de nos rues sur 18 km. Et souhaité que les embellissements, le traitement de l'éclairage et des 37 stations soient équivalents dans tous les quartiers des communes traversées à l'image de Woippy, Borny, et Mercy", poursuit Yves Le Chanu.
"C'est un acte d'urbanisme aussi. A chaque station, la ville de Metz a changé", conclut, à son tour, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, dans son discours. Désormais, ce nouveau moyen de transports desservira les principaux services et équipements de l'agglomération, tels que la cité universitaire, la gare, le Technopole et l'hôpital. Le Mettis sera, à en croire les élus, un nouveau lien vers
le Centre Pompidou-Metz (Ndlr : 2 millions de visiteurs, depuis son inauguration en 2010), mais aussi vers le quartier de l'Amphithéâtre, où un nouveau site imaginé par Nicolas Michelin, architecte et urbaniste, mêlant logements, bureaux, commerces, équipements, est à l'heure actuelle en pleine mutation.
**Les entreprises qui ont travaillé sur les chantiers Mettis: Muller, Eiffage, EJL, Colas, Bouygues, Citeos.
*Le Mettis en bref
Techniquement, le Mettis, est un véhicule biarticulé mesurant 24 mètres. Conçu par le belge Van Hool, il est doté de deux essieux directionnels et d'un rayon de braquage limité. Et l'accès à bord se fait par quatre larges doubles portes coulissantes. "Il peut prendre jusqu'à 150 passagers à bord dont deux personnes à mobilité réduite, soit au total 3.000 personnes par heure, et par sens", signale Yves Le Chanu, directeur des Transports de l'Agglomération de Metz Métropole (TAMM). Autre particularité ? C'est un bus hybride : le moteur diesel fonctionne comme un générateur chargé d'alimenter le moteur électrique (qui assure la traction) en complément du système de récupération d'énergie. "Les représentants des villes de Barcelone, Genève, Parme et Malmö sont venus récemment à Metz pour passer commande pour le même modèle", nous précise Metz Métropole. Quant au "look", il a été designé par Eric Rhin. Le BNHS existe au final en quadricolore : vert, bleu, rose prune ou jaune mirabelle.