Comme chaque année, le cabinet Cushman & Wakefield sort une étude sur les artères commerçantes les plus chères du monde. Pas de changement en 2010, c'est toujours la célèbre 5ème avenue de New-York qui affiche les loyers les plus élevés. En Europe, petite surprise, les Champs Elysées ont perdu leur première place sur le continent. Découvrez le classement.
La 5ème avenue de New-York aux Etats-Unis maintient le cap et garde tout son prestige. Cette année encore, elle se classe à la première place des rues commerçantes les plus chères du monde du classement élaboré par le cabinet de conseil international en immobilier d'entreprise Cushman & Wakefield. Une place de leader incontesté depuis 9 ans.
En chiffre, le prix au m2 par an de cette illustre artère américaine atteint 18.454 euros, soit une progression de +8,8% par rapport à l'année dernière. Derrière, comme en 2009, on trouve Causeway Bay à Hong Kong avec un prix de 14.620 euros le m2, et signe du succès, l'avenue accueille depuis, quelque temps, l'une des plus grandes boutiques de l'enseigne japonaise de vêtements Uniqlo.
C'est en Amérique Latine et dans l'ensemble de l'Asie du Pacifique que les progressions ont été les plus fulgurantes. On peut citer la rue Haddock Lobo à Sao Paulo au Brésil, dont l'augmentation du loyer est de 92 %, soit la plus importante enregistrée dans le monde en 2010. De même, outre Causeway Bay à Hong Kong, l'évolution la plus impressionnante en Asie concerne Myeongdong à Séoul en Corée du Sud avec une valeur locative bondissant de +17,8% sur un an. Conséquence : cette rue fait son apparition dans le top 10 en s'intercalant à la 8ème place.
Europe : les Champs-Elysées cèdent leur première place
Contrairement à cette tendance haussière, les Champs-Elysées affichent une valeur locative en retrait de 9,5% à 6.9665 euros et se positionne au 5ème rang mondial. Résultat, celle que l'on surnomme la plus belle avenue du monde cède sa première place européenne à New Bond Street à Londres, qui culmine à 7.345 euros le m2, soit +19,4% et se classe sur la quatrième marche mondiale. Selon Christian Dubois, directeur Général de Cushman & Wakefield France, la mauvaise performance de la rue parisienne est dû à plusieurs facteurs :
"La volonté des autorités municipales de limiter les nouvelles ouvertures de magasins de prêt-à-porter - on garde en mémoire l'opposition résolue de la Ville de Paris au projet du flagship d'H&M, qui ouvrira finalement cet automne - a pu jouer en défaveur des Champs-Elysées, les grandes enseignes de ce secteur étant parmi les seules à pouvoir supporter le coût élevé d'une installation sur les meilleures portions de l'avenue. Mais l'évolution négative de l'indexation des loyers, et le décalage entre la disponibilité de grandes surfaces et le souhait des enseignes internationales d'ouvrir de plus petits magasins pour rationaliser leurs coûts immobiliers ont aussi joué un rôle décisif sur l'évolution de la place des Champs-Elysées dans le classement".
Pour les autres pays européens, la crise économique les a impactés différemment d'un Etat à l'autre. Ainsi, à Grafton Street à Dublin le prix au m2 enregistre une baisse de -25,8 % - ce qui fait passer l'artère irlandaise du 8ème au 13ème rang mondial. Même constat en Grèce, pays fortement touché par des remous financiers, où les loyers de la rue Ermou à Athènes ont chuté de -15,4 %.