L'enjeu est clairement annoncé par la ville de Reims : attirer 20.000 habitants d'ici à 2020, séduire des entreprises, réaliser 1.500 logements par an pour totaliser 240.000 habitants dans l'agglomération et rayonner au coeur d'un "G10" fort de 350.000 habitants. Pour y parvenir, l'équipe municipale rémoise a mis les moyens et sollicité trois urbanistes réputés - Christian Devillers, Philippe Panerai et Bruno Fortier - qui ont livré différentes pistes de travail. Eclairage.
Comme une piqûre de rappel dans une stratégie de communication bien rôdée, la maire Adeline Hazan, et Serge Pugeault adjoint en charge du développement économique, des grands projets, et de la culture, et vice-président de Reims Métropole, expliquent quotidiennement le projet Reims 2020 aux habitants, mais aussi à tous les leaders d'opinion. Avec de belles images, quelques cartes et quelques plans, le livre de 175 pages réalisé par Reims Métropole - intitulé
"Reims 2020, le choix des proximités" - évoque bien dans le détail, la philosophie de l'équipe du Nouveau Reims et de ce que devrait être la ville, l'agglomération de Reims et même le 'G 10' à l'horizon 2020-2030. Qu'est-ce que le G 10 ?
"C'est une association de 9 villes moyennes hors Reims qui recense près de 350.000 habitants", nous précise Serge Pugeault.
Une vision aujourd'hui amendée après de nombreuses rencontres avec les habitants et les forces de la ville que sont les responsables du développement, du logement, de la culture, de l'enseignement et de la recherche. Puis au fil des pages, on retrouve les thèmes habituels auxquels sont confrontées les collectivités actuelles, parmi lesquels
"il faudra faire des choix dans un cadre budgétaire contraint" : à l'image de l'extension du centre-ville avec plusieurs projets tels le Boulingrin, la Comédie Rives de Vesle, la coulée verte le Sernam, Clairmarais, l'arc Nord est Bétheny, les rives du Rouillat, Bezannes... Sans compter des chantiers qui ont concerné l'amélioration de la fluidité et du "mieux vivre ensemble" par une meilleure mixité sociale, fonctionnelle et générationnelle, le repérage des filières porteuses, la préservation du paysage, ainsi qu'une grande place accordée à l'art et à la culture...
Afin d'associer un peu plus encore les habitants à cette démarche de proximité, douze cahiers correspondant aux douze quartiers délimités par la ville, ont également été réalisés. Sont évoqués, les grandes lignes du projet d'abord et, plus intéressant, le quartier avec ses espaces verts et patrimoniaux, ses équipements, ses commerces de proximité, son réseau de transports collectifs, le réseau cyclable, le stationnement. Ces livrets seront remis aux conseillers de quartier mais aussi aux habitants qui le souhaitent.
Reims 2020, le choix des proximités - Reims Métropole - 175 pages.
Lire l'interview en page 2 de Serge Pugeault, adjoint au maire de Reims et vice-président de Reims Métropole.
«Ouvrir le Grand Paris à l'Est! C'est une réflexion d'actualité»
Serge Pugeault, adjoint au maire de la ville de Re © PHOTO: J. Driol
Trois questions à... Serge Pugeault, deuxième adjoint en charge du développement économique, des grands projets, et de la culture, et vice-président de Reims Métropole.
Maison à part : Pouvez-vous nous dire, en quelques mots, ce qui a suscité le projet Reims 2020, sa nécessité et ses enjeux ?
Serge Pugeault : A l'origine de Reims 2020, il y a tout d'abord ce constat que nous faisons depuis longtemps : notre ville n'a jamais bénéficié d'un projet commun avec les collectivités environnantes. Elle s'est construite par 'strates successives'. Et même au cours de ces dix dernières années, où elle a connu un certain nombre de modifications (Ndlr : avec notamment la création de grands équipements et la présence de la ligne à grande vitesse entre Paris et Reims en 2006), il n'y a jamais vraiment eu de dessein, de fil conducteur ni de vision cohérente. Dans cette logique, nous, l'équipe municipale et Reims, avons très rapidement lancé un concours d'urbanistes afin de réfléchir à l'avenir de notre ville et de son agglomération pour les vingt ou trente prochaines années. L'appel d'offres a été remporté par trois grandes équipes pluridisciplinaires composées chacune de 60 personnes et représentées par les trois urbanistes : Christian Devillers, Philippe Panerai et Bruno Fortier.
Maison à part : Un projet urbain sans projet politique, est-ce envisageable ? Et comment y travaillez-vous avec les élus concernés par cette échelle métropolitaine, notamment les maires des villes du G10 ?
Serge Pugeault : Il faut forcément les deux pour y réussir. Une métropole représente avant tout un projet politique. Pour une agglomération comme celle de Reims, il n'y a pas d'autres choix. C'est la raison pour laquelle, nous avons créé l'entité nouvelle d'un pôle métropolitain, à savoir une ville-centre de plus de 150.000 habitants dans un ensemble de plus de 350.000 habitants. Cela correspond parfaitement à notre situation avec Reims et ses 180.000 habitants, et les villes du 'G10' qui forment un ensemble de près de 700.000 habitants. Et nous ne souhaitons plus raisonner en termes de concurrence entre nos villes, mais en termes de complémentarité.
"Ouvrir le Grand Paris à l'Est ! C'est une réflexion d'actualité."
Maison à part : Quelles sont les prochaines étapes de Reims 2020 ?
Serge Pugeault : Nous sommes en train d'organiser la répartition dans le temps des décisions qui ont été prises dans le cadre de Reims 2020. Notre projet a été présenté le 3 décembre dernier. Il faut maintenant déterminer quelles sont les priorités. Certaines actions sont possibles très vite, d'autres le sont à moyen terme. Pour le court terme, seront réaménagées en priorité (2012/2013) trois places dessinant un demi-cercle à l'Est de la cathédrale, La Place des Martyrs de la Résistance (aménagement en 2012), la Place Carnegie (aménagement en 2012) et la Place du Chapitre (en 2013). Ce qui représente un budget de 5 M€. Et, puis, il y a des projets de réaménagement de quartiers, qui évidemment coûteront beaucoup plus cher. Par ailleurs, compte tenu de son positionnement, la Ville de Reims doit se poser les bonnes questions car elle est collée à Paris, à seulement 45 minutes de TGV du Grand Paris. La mairie de Reims doit réfléchir davantage sur les opportunités du Grand Paris. Et de lancer le débat : ouvrir le Grand Paris à l'Est ! C'est une réflexion d'actualité.
Voir quelques projets en pages suivantes
«Ouvrir le Grand Paris à l'Est! C'est une réflexion d'actualité»
Retrouver le plaisir d'habiter en ville
Reims Métropole le choix des proximités © Reims Métropole
Le plaisir d'habiter en ville, tel est le fil rouge du projet Reims 2020 qui s'étend du centre-ville (ci-contre, la place de la République) à d'autres quartiers. Il va donner à chacun son caractère unique, avance Reims Métropole, et les relier entre eux par des pistes cyclables et des transports en commun.
Retrouver le plaisir d'habiter en ville
République-Boulingrin, l'attraction
République-Boulingrin, l'attraction - Reims Métropole le choix des proximités © Reims Métropole
L'espace constitué par le Boulingrin, la place de la République et la gare centrale de Reims est le lieu de tous les échanges (TGC, TER, tramway, bus, voitures, vélos, piétons). Aujourd'hui, il s'agit d'un lieu de rupture entre trois quartiers, le centre-ville, Clairmarais et le faubourg de Laon.
2012: Réouverture des halles en septembre
2012-2018: Rénovation du quartier République-Bouligrin
2017-2018: Un grand-musée des Beaux-Arts.
République-Boulingrin, l'attraction
La place de l'Hôtel de Ville
La place de l'Hôtel de Ville - Reims Métropole le choix des proximités © Reims Métropole
Le carrefour giratoire actuel et les stationnements dévalorisent le bâtiment et la perspective. Reims Métropole propose de revoir le plan de circulation du quartier pour créer un véritable parvis de l'hôtel de ville.
La place de l'Hôtel de Ville