Nous sommes partis depuis la Petite Ceinture en remontant la Seine, le voyage avance de découverte en découverte. Nous observons, tels des explorateurs anthropologues, les gens, leur bouillonnement, leur vie quotidienne en pleine mutation. C'est le Paris de la fin des années 20, nous sommes en 1928 exactement. André Sauvage, tourne et nous donne à voir la Capitale à travers l'objectif de sa caméra, comme jamais avant nous ne l'avons vue. Magnifique, magique. "Une promenade unique et poétique dans le Paris des années 20", on ne saurait dire mieux.  Une ville aux multiples visages Paris-Port, les écluses, le tunnel sous la Bastille... Arrêtons-nous sur ce passage : un incroyable travelling - nous sommes en 1928 !! - où des puits de lumière rythment l'avancée, sous la Bastille, sous le boulevard Richard Lenoir... "Restituer Paris 'en inattendu, en humanité, en beauté'"(cité par Dvdclassik) : André Sauvage, pionnier du documentaire d'art, injustement méconnu de nos jours, remplit son objectif. Et ce film rappelle ici à tous son immense talent. Études sur Paris est un portrait urbain comme on aimerait en voir plus souvent. L'époque joue son rôle, bien évidemment. L'on ne peut s'empêcher de chercher les prémices du Paris d'aujourd'hui... L'on découvre ainsi les quartiers en noir et blanc, des ouvriers qui construisent leurs usines, des voitures qui côtoient encore des chevaux, des femmes et hommes chapeautés battant le pavé, Montmartre, Saint-Lazare, des magasins, des mannequins dans les vitrines... Nous sommes au début du XXe siècle et André Sauvage offre un témoignage incroyable de cette époque des années Folles, à notre œil du XXIe siècle.

Une œuvre du patrimoine exceptionnelle

Mais cela n'est pas tout : plus qu'un simple documentaire, il s'agit d'une œuvre d'art, d'une recherche sur l'image et sur l'effet de celle-ci que nous livre un artiste. Magique, pour qui aime la ville et l'art.  N'oublions pas les perles découvertes en bonus du DVD sorti le 10 octobre dernier : pas moins de six films produits et réalisés par le cinéaste, où André Sauvage, l'homme, l'explorateur et l'artiste, se dévoilent tour à tour avec, par exemple, certaines de ses œuvres de fiction, dont Pivoine déménage avec Michel Simon, ou encore, intime, avec des images familiales. Un grand merci donc à sa fille Agnès Sauvage, qui a su préservé ce patrimoine unique, ainsi qu'aux Archives Françaises du Film et au laboratoire L'Immagine Ritrovata de la Cineteca di Bologna qui ont pu le restaurer.