rue Guénot © Baudouin Bergeron Architectes - L. Boegly
La capitale entre dans une nouvelle ère : avec quelques années d'anticipation sur la future réglementation thermique qui instituera les bâtiments à énergie positive, Paris se dote d'habitats sociaux produisant plus qu'ils ne consomment. Un projet imaginé par le cabinet Baudouin et Bergeron Architectes pour un concours organisé en 2009, et qui s'envisage comme un bâtiment passif neuf adapté au contexte parisien. Une exigence qui a amené les architectes à concevoir une enveloppe compacte (14 à 16 mètres) et très fortement isolée par l'extérieur, la simplicité formelle évitant la création de ponts thermiques. Les grandes surfaces vitrées garantissent, elles, un apport de lumière naturelle constant, tandis qu'un travail sur les menuiseries permet d'assurer une ventilation naturelle du bâtiment.
La préoccupation des architectes a été d'apporter une réponse dotée de systèmes simples, plutôt que de concevoir un bâtiment aux technologies hyper-sophistiquées. Éclairés de manière zénithale par une verrière, l'escalier et l'ascenseur sont rassemblés en un seul et même volume dont les parois sont pavées de verre. Cette "colonne vertébrale" laisse filtrer la lumière jusqu'aux paliers et aux pièces humides des logements. Ces derniers sont agrémentés de terrasses qui protègent les séjours et studios orientés vers l'ouest. Pour l'énergie, c'est vers la toiture qu'il faut se tourner. Outre les apports en lumière, elle est également équipée de panneaux solaires thermiques pour la production d'
eau chaude sanitaire, et de panneaux photovoltaïques afin de compenser les besoins en énergie primaire du bâtiment.
La consommation totale de Cep est inférieure de 35 % aux objectifs du Plan Climat Paris, avec 32,6 kWhep/m²/an, dont seulement 9 kWhep/m²/an pour le
chauffage. Parallèlement, la production photovoltaïque est estimée à 33,1 kWhep/m²/an, et donc supérieure aux consommations réglementaires. Les charges, sur le chauffage (gaz) et l'eau chaude sanitaire, seront donc divisées par trois par rapport à un bâtiment RT 2005 tandis que la revente de l'excédent d'énergie photovoltaïque apportera encore une rente complémentaire.