Paris d'hier et d'aujourd'hui, un avant-après en photos

    Publié le 8 novembre 2010 par Pauline Polgar
    Après l'étonnant et magnifique Paris photographié au temps d'Haussmann, les éditions du Mécène récidivent pour notre plus grand plaisir, en offrant un avant-après inédit du Paris d'hier et d'aujourd'hui qui reprend les angles identiques des photos prises par Charles Marville, il y a 150 ans. Découverte.
    "150 ans auront été nécessaires pour écrire ce livre..." Avec l'ouvrage, "Paris, avant-après - 19e siècle- 21e siècle", Patrice de Moncan nous entraîne une fois de plus dans l'épopée merveilleuse qu'est l'histoire de Paris, avant, pendant et après sa transformation en ville moderne, grâce au baron Haussmann. Charles Marville avait été chargé par ce dernier à partir de 1865 de témoigner grâce à la photographie - média qui n'en est alors qu'à ses débuts - des transformations incroyables que la capitale vivra en seulement 17 ans. 150 ans plus tard, Patrice de Moncan et le Studio Traktir sont partis sur ses traces, retrouvant les angles exacts pour imprimer sur la pellicule le Paris d'aujourd'hui.
    Couverture Avant après Paris
    Couverture Avant après Paris © Editions du Mécène
     "Nous avons mis, d'une certaine manière, nos pas dans les siens et placé l'objectif à l'endroit exact où il était installé, lui pour fixer le Paris d'avant Haussmann, nous, pour fixer aux mêmes endroits le Paris contemporain, souvent haussmannien" explique l'auteur. Une entreprise bien plus difficile qu'il n'y paraît ! "A l'époque, il n'y avait pas de problème de droit à l'image !" raconte ainsi Patrice de Moncan. Le temps de pose nécessaire à la prise de vue empêchait de toute façon l'impression de tout mouvement sur la pellicule, alors des personnes... Pour cet ouvrage, il a fallu par exemple, s'amuse-t-il, composer avec les voitures - "est-ce que Marville attendait lui que la carriole parte ?" - les amoureux qui se mettent dans l'angle de vue et pour qui "plus rien n'existe"... Pour un respect de l'anonymat des personnes et des voitures, il a fallu parfois avoir recourir à la retouche dans les photos actuelles.

    Mémoire et histoire

    Et l'on ne peut ainsi qu'être d'accord avec cette réflexion dans la présentation de l'ouvrage : "Cette vie d'hier, figée, faite de chevaux à l'arrêt et de commerçants flous qui posent sourire aux lèvres, donne aujourd'hui à ces clichés sépias un charme que l'auteur ne soupçonnait certainement pas." "Nous nourrissons modestement l'espoir, est-il ajouté, que les véhicules stationnés le long de nos rues, que nous aurions aimé écarter, prennent, eux aussi, d'ici 150 ans, le charme que l'on attribue aujourd'hui aux tombereaux de fumier et aux tonneaux de vin éventrés qui restent à jamais fixés sur les photos de Marville."
    Une expérience intéressante alors que se profile une nouvelle révolution pour la capitale, avec le Grand Paris. Un grand Paris dont on apprend avec surprise lors de la conférence de presse de présentation de l'ouvrage, par Patrice de Moncan, que Napoléon III l'imaginait déjà en son temps, de Saint-Germain en Laye à Marne la Vallée ! Haussmann s'était donc mis à l'ouvrage, mais n'avait eu le temps que d'aller jusqu'aux communes voisines...
    Découvrez un aperçu de Paris, avant/après, en pages suivantes.
    PARIS, AVANT/APRÈS, 19e siècle - 21e siècle - Editions du Mécène
    456 pages
    Photos : Charles Marville et Studio Traktir
    Auteur : Patrice de Moncan
    Prix public éditeur : 45€
    Retrouvez notre diaporama sur Paris photographié au temps d'Haussmann, en suivant ce lien.
    Paris d'hier et d'aujourd'hui, un avant-après en photos

    Rue Halay - Marville

    rue Halay Marville
    rue Halay Marville © Editions du Mécène
    "Cette rue, qui rejoint les quais de l'Horloge à celui des Orfèvres au bout de la Place Dauphine, a été ouverte, en 1607, sur un terrain qu'Henri IV avait cédé au premier président du Parlement de Paris, Achille de Harlay (1536-1619). Elle a perdu, en 1874, toute la partie de ses numéros pairs qui fermaient, à l'est, la place Dauphine et qu'occupait une annexe de la préfecture de police."
    Rue Halay - Marville

    Rue Halay - Aujourd'hui

    Rue Halay - Aujourd'hui
    Rue Halay - Aujourd'hui © Editions du Mécène
    "Vues prises depuis le quai des Orfèvres vers le quai de l'Horloge. La façade occidentale du Palais de Justice, construit de 1857 à 1868 par l'architecte Duc, (à droite de la photo contemporaine), se trouve à l'emplacement de l'ancien hôtel (1607) du président de Harlay".
    Rue Halay - Aujourd'hui

    Rue Réaumur - Marville

    rue réaumur - Marville
    rue réaumur - Marville © Editions du Mécène
    "Elle commence rue du Temple pour finir rue Notre-¬Dame-des Victoires. Cette voie a pour origine deux rues ouvertes en 1765 en prolongement l'une de l'autre, qui reliaient de part et d'autre d'un marché Saint-Martin disparu, la rue Saint-Martin à la rue Volta. Ces deux rues fusionnèrent en 1851 en une seule (nommée Réaumur en hommage au physicien du XVIIIe s.). Elle fut prolongée vers l'est, en 1858, de la rue Volta à la rue du Temple. Sa section occidentale, située entre la rue Saint-Denis et la rue Notre-Dame-des-Victoires, projetée dès 1864, n'a finalement été réalisée qu'en février 1897."
    Rue Réaumur - Marville

    Rue Réaumur - Aujourd'hui

    Rue Réaumur - Aujourd'hui
    Rue Réaumur - Aujourd'hui © Editions du Mécène
    "Photos prises depuis la rue Réaumur, au niveau de la rue Montgolfier, en direction de la rue Saint-Martin. Sur la photo de Marville, derrière les immeubles bientôt détruits, on reconnaît la tour surmontée de son clocheton. Bel exemple du travail d'Haussmann qui s'attachait à mettre en valeur les monuments cachés derrière les masures en même temps qu'il élargissait les voies et les plantait d'arbres. A droite de la photo contemporaine, le Conservatoire des Arts-et-Métiers."
    Rue Réaumur - Aujourd'hui

    Rue de Rennes - Marville

    Rue de Rennes - Marville
    Rue de Rennes - Marville © Editions du Mécène
    "Elle commence boulevard Saint-Germain pour finir place du 18-Juin-1940. Cette rue a été ouverte, en 1853, entre la place de Rennes (du 18-Juin-1940 aujourd'hui) et les rues Notre-Dame-des-Champs et de Vaugirard et, en 1866, entre ces rues et le boulevard Saint-Germain. Elle doit son nom à ce qu'elle aboutit à la gare du chemin de fer qui conduisait et conduit toujours en Bretagne.
    La partie réalisée a absorbé de nombreuses rues et, en en élargissant d'autres, comme celles du Four, du Vieux-Colombier ou de Vaugirard, a fait disparaître de nombreuses maisons anciennes.
    Depuis, les choses ne se sont guère arrangées, en particulier avec la construction sur la place du 18-juin-1940 de la tour Maine-Montparnasse qui bouche totalement sa perspective vers le sud."
    Rue de Rennes - Marville

    Rue de Rennes - aujourd'hui

    Rue de Rennes - aujourd'hui
    Rue de Rennes - aujourd'hui © Editions du Mécène
    "Vues prises au carrefour du boulevard Raspail (et de la rue d'Assas pour Marville vers 1877) et de la rue de Rennes, vers la tour Montparnasse (l'ancienne gare Montparnasse pour Marville).
    Les immeubles d'aujourd'hui sont, pour l'essentiel, ceux de la fin du Second Empire. Le jardin à droite de la droite de la photo de Marville a depuis été construit. S'y dresse un immeuble d'habitation bâti en 1885.
    Au fond, la tour Montparnasse a remplacé la gare, obstruant la perspective. La première gare Montparnasse, œuvre de l'architecte Victor Lenoir associé à l'ingénieur Eugène Flachat, a été construite entre 1848-1852. Elle fut détruite en 1965 pour faire place à une nouvelle construction située plus au sud, avenue du Maine, derrière la tour. Cette tour dont les travaux commencèrent fin 1969 fut achevée en 1972 (architectes Beaudouin, Cassan, de Marien et Saubot). A sa création, elle était le plus grand immeuble de bureaux d'Europe avec 210 m de hauteur, 40.000 mètres carrés de façades vitrées, 25 ascenseurs capables d'atteindre le sommet en 38 secondes, 6 étages techniques, 52 étages de bureaux de 1 700 m2 en moyenne. A rez-de-chaussée et en sous-sol un centre commercial.
    Cette tour marque désormais la perspective de la rue de Rennes."
    Rue de Rennes - aujourd'hui
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