La présentation officielle devait avoir lieu ce mardi, en présence des architectes de l'agence Hamonic + Masson et de Jean-Marie Le Guen, député PS et président du groupe de réflexion "Grand Paris des citoyens". Mais nos confrères du Journal du Dimanche ont, dès ce week-end, levé le voile sur un projet qui s'annonce déjà bien polémique. Depuis dimanche, les réactions, surtout dans l'opposition, vont bon train. D'autant que le projet d'aménagement de l'avenue Foch a fortement retenu l'attention d'Anne Hidalgo, première adjointe au maire en charge de l'urbanisme, et candidate aux prochaines élections municipales dans la capitale. "Nous sommes prêts, avec Thomas Lauret, tête de liste (PS) dans le 16e arrondissement, à étudier avec soin cette proposition ambitieuse qui dynamisera ces quartiers de l'Ouest parisien, en construisant des logements sociaux, ainsi que [des logements] pour les classes moyennes et les jeunes actifs, tout en créant un espace public exceptionnel", a-t-elle indiqué dans un communiqué.

"Faire entrer le bois de Boulogne dans Paris"

Le projet ? Créer une avenue piétonne, composée d'un parc urbain d'un côté, et d'une promenade bordée de commerces et de logements de l'autre. "Nous voulons faire entrer le bois de Boulogne dans Paris", renchérissent les architectes de l'agence Hamonic+Masson, sur leur site internet. C'est lors d'une balade sur cette avenue, qui part de la place Charles de Gaulle jusqu'à la Place Dauphine, dans le 16e arrondissement de Paris, que Marc Rozenblat, directeur général de la société Constructions et développements urbains (CDU) se rend compte du potentiel de cet endroit. Il y découvre pourtant qu'il n'y a ni café, ni restaurant, ni commerce... Cité par le Journal du Dimanche (JDD), il s'accorde avec les architectes de Hamonic+Masson sur un schéma d'ensemble : élargir les contre-allées existantes, de part et d'autre de l'avenue, pour y reléguer la circulation automobile ; la moitié est de l'avenue Foch, côté Arc de Triomphe, serait bâtie, avec plusieurs bâtiments de 5 ou 6 étages abritant grands magasins, hôtel de luxe et autres commerces, bureaux et logements ; l'autre moitié de l'avenue, en direction de la porte Dauphine, deviendrait un espace boisé de 67.000 m2, avec au bout sur la place du même nom un "hub piéton" qui permettrait de relier l'avenue Foch au bois ou à la gare RER.

Levée de boucliers

Il faut dire que l'avenue Foch, longue de 1,3 km et large de 140 m (la plus large rue de Paris), a les moyens de ses ambitions. "Elle pourrait contenir 12 terrains de football", s'amusent les architectes. Mais ce projet - qui n'est pas une "utopie" se défend Jean-Christophe Masson - prévoit aussi la construction de 400.000 m2 de logements en surplomb du périphérique et au bord du bois de Boulogne, entre les portes Dauphine et d'Auteuil, explique l'AFP. Anne Hidalgo y voit même un potentiel de "5.000 à 7.000 logements mixtes"... D'où les grincements de dents du côté de la droite, et du député-maire du 16e arrondissement, Claude Goasgen, qui juge le projet "irréaliste" voire "farfelu". "On sait que notre projet risque de faire polémique, mais il n'est en aucun cas une provocation contre les riches. On propose aux riverains d'implanter une forêt sous leurs fenêtres et de revitaliser leur quartier. Leur bien prendra même de la valeur", détaille Marc Rozenblat (CDU), dans les colonnes du JDD. Et Jean-Christophe Masson d'ajouter, dans ce même quotidien : "(...) Il n'a pas vocation à rester dans les cartons". En attendant, il poursuit d'alimenter la bataille entre les candidates à la mairie de Paris, qui se sont déjà affrontées sur un projet de réhabilitation à Bercy (12e arrondissement)...