Les remontées mécaniques polluent-elles plus ou moins que les canons à neige ? Quelle est la part d'émissions de gaz à effets de serre (GES) engendrée par le chauffage des bâtiments touristiques dans les stations de ski ? C'est ce qu'ont voulu savoir dix stations de ski, dans le cadre de la charte nationale en faveur du développement durable de l'Association nationale des maires des stations de montagne (ANMSM). Le diagnostic, qui a duré 14 mois, révèle notamment que les usages énergétiques des bâtiments représentent 27% des émissions de GES, soit 11% émanant de l'habitat résidentiel et 16% provenant des activités tertiaires (bâtiments d'hébergement de tourisme, de commerces ou de restauration). Il ressort également que le secteur résidentiel des stations est fortement dépendant des combustibles fossiles, auquel il a recours pour chauffer les bâtiments. Ces combustibles sont responsables de près de la moitié des émissions du secteur résidentiel. Sans surprise, la majorité des émissions de GES de ces stations de ski provient du transport de personnes (57%). Les activités directement liées à la pratique du ski ne représentent que 2% des émissions, hors déplacement des visiteurs. C'est le fioul utilisé pour les machines participant à l'entretien des pistes qui rejette le plus de GES (58%), puis l'électricité pour la production de la neige (25%), suivie de celle alimentant les remontées mécaniques (17%). "Cette nouvelle étape dans la stratégie de développement durable des stations a déjà permis de dégager des pistes d'amélioration pour diminuer les émissions des GES, notamment sur les postes les plus concernés : transport et bâtiment", indique l'ANMSM. Pour accompagner ses adhérents dans cette démarche, l'association prévoit de mettre à leur disposition un outil de diagnostic carbone en ligne, ainsi qu'un chargé de mission développement durable.