Les Français méritent-ils encore leur réputation de casaniers ? A en croire les récentes études CSA et Insee, publiées en début de semaine, même si moins d'un tiers de la population se dit prête à vivre ailleurs, les Français seraient de plus en plus mobiles, particulièrement en Ile-de-France.
Plutôt nomades ou plutôt sédentaires ? A en croire le sondage CSA réalisé pour
"l'Université d'accueil des nouvelles populations" paru dans le journal La Croix, seulement un petit tiers (31%) des Français souhaiteraient vivre dans un autre endroit qu'actuellement. Un résultat qui varie sensiblement selon l'appartenance géographique : seuls 23% des ruraux désirent bouger contre 30% des résidents des zones urbaines de plus de 100.000 habitants. Surtout, 47% des Franciliens, soit un habitant sur deux d'Ile-de-France, est prêt à partir.
Dans les faits, 69% des personnes déclarent avoir déjà changé de ville depuis leur majorité et 42% de région. Des données éloignées du stéréotype du Français pantouflard, selon le statisticien au Crest, Jean-François Royer, qui affirme :
"Ce sont annuellement 10% des ménages qui changent de lieu d'habitation". Un chiffre dans la moyenne européenne.
Pour le démographe Hervé Le Bras, ces résultats sont à nuancer :
"Les Français sont davantage mobiles que véritables migrants". Il rappelle que ces déplacements sont essentiellement intra-régionaux. Seuls 18% des migrants partent pour d'autres pays.
Parmi toutes les destinations choisies dans l'Hexagone, l'Ile-de-France constitue
"une étape dans la vie de nombreux métropolitains", selon une étude de l'Insee IdF et de l'Institut d'aménagement et d'urbanisme (IAU) de la région. Un attrait qui s'explique en grande partie par le dynamisme économique de la région : la part des jeunes arrivants a augmenté : 67% ont moins de 30 ans, contre 62% au cours des années 90. Ils viennent ici commencer leur carrière, ou chercher un tremplin professionnel, et fonder leur famille. Ils repartent bien souvent autour de 37 ans, avec des enfants encore jeunes (de moins de 10 ans) ou à l'approche de la retraite, les plus de 60 ans représentant 17% des sorties contre seulement 4% des entrées.
Retraités : les destinations de prédilection
La campagne ! La région du Limousin, la plus âgée de France, a ainsi enregistré un modeste mais surprenant sursaut de + 0,03% de sa population entre 1999 et 2004. Dans l'avenir, le Grand Sud et le Grand Ouest devraient être des destinations de choix pour les baby-boomers : "les nouveaux retraités ne retournant plus au pays natal mais là où ils ont passé les vacances", explique Hervé Le Bras. Toutefois, Jean-François Royer n'exclue pas les transhumances à courtes distances, pour rester à proximité des services des grandes villes.