La Fondation Abbé Pierre vient de dévoiler les palmarès des communes respectant ou non la loi SRU. Même si l'association relève des améliorations depuis 2008, plus de la moitié des communes étudiées ne remplit pas les objectifs fixés par la loi. Découvrez les bons et les moins bons élèves en matière de logement social.
Selon une étude TNS Sofrès réalisée pour les Etats Généraux du Logement, qui ont eu lieu début juin, 82% des personnes interrogées estiment que trouver un logement est difficile en France, 29% considérant même que cette entreprise se révèle "
très difficile". Dans ce contexte, le dernier palmarès de la Fondation Abbé Pierre sur des communes respectant ou non la loi SRU*, résonne de manière particulière.
Si depuis 2008, l'association souligne une légère progression, il n'en reste pas moins que les communes peinent à atteindre leurs objectifs en matière de logement social. Ainsi, selon le dernier rapport, 343 des 682 communes étudiées n'ont pas respecté leur objectif de rattrapage. D'autre part, un peu moins de la moitié des communes compte moins de 10% de logements sociaux, et parmi elles, 109 en détiennent moins de 5%.
Concernant le palmarès, pas de changement par rapport à 2008 : Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne)et Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) décrochent les places des plus mauvais élèves des communes de plus de 50.000 habitants avec des taux de logements sociaux respectifs de 6,5% et 3,6%, suivent ensuite Hyères, Toulon et Nice. Toutes ont atteint moins de 50 % de leur objectif.
A l'inverse, Béziers, Grenoble, Quimper, Annecy se classent en tête des villes respectant le mieux leurs objectifs en matière de logements sociaux. A noter que l'enquête n'a pas retenu les communes qui ont atteint leurs objectifs par le financement de véritables logements sociaux, sans recours massif aux PLS comme Asnières-sur-Seine, Versailles, Cannes, Bordeaux, Boulogne-Billancourt, Perpignan, ou encore la Seyne-sur-Mer, Aix-en-Provence et Levallois-Perret.
De son côté, le secrétaire d'Etat au Logement, Benoist Apparu a indiqué que l'objectif national de 75.000 logements sociaux construits sur trois ans (2008-2010) a été dépassé (122.000). S'il estime que le bilan est "
très positif", il précise toutefois que "
des villes refusent d'appliquer cette loi notamment dans des zones tendues où le besoin de logements sociaux est important". C'est pourquoi il a déclaré : "
Je n'exclus pas d'infliger des sanctions plus fortes aux villes qui se mettent volontairement hors la loi".
* loi imposant un taux de 20% de logements sociaux dans les communes - L'analyse du palmarès porte sur les logements sociaux financés sur la période 2002-2009.
Découvrez les différents palmarès par taille de communes
Villes de plus de 50.000 habitants
fondation abbé pierre © Fondation Abbé Pierre
Villes de plus de 50.000 habitants
Villes de 5.000 à 50.000 habitants
Villes de 5.000 à 50.000 habitants - fondation abbé pierre © Fondation Abbé Pierre
Villes de 5.000 à 50.000 habitants
Villes de moins de 5.000 habitants
Villes de moins de 5.000 habitants - fondation abbé pierre © Fondation Abbé Pierre
Villes de moins de 5.000 habitants
Le coût du logement social, selon l'UNPI
En parallèle, l'UNPI (Union nationale de la propriété immobilière) a sorti un rapport commandé à l'IREF (Institut de Recherches Économiques et Fiscales) sur le coût du logement social public et privé. Résultat : "Il s'avère que le parc public remplit de moins en moins son rôle initial à savoir : loger les plus démunis à des loyers accessibles". L'organisme critique "les déperditions liées à l'organisation et considère que si on recentrait les aides sur les personnes qui en ont besoin, en supprimant les aides à la pierre, chaque locataire bénéficiant, à ce jour, d'une aide au logement, pourrait percevoir en moyenne : 40 milliards répartis entre 6 millions d'ayant droits actuellement, soit 6 666 € par an, qui correspondent au loyer moyen payé par les personnes aidées à ce jour". L'UNPI propose entre autres de "supprimer l'article 55 de la loi SRU imposant aux communes de plus de 3 500 habitants touchées par la vacance un quota de logements publics" et " d'accélérer la privatisation des HLM, par la vente aux locataires et la création d'agences immobilières à vocation sociale".