Créé en juin 2009, le syndicat des professionnels du mobilier urbain (Promu) souhaite apporter sa contribution aux nouveaux enjeux de l'aménagement de l'espace public notamment en termes de développement durable et d'accessibilité. Quels sont les défis du secteur ? Les tendances ? Les budgets ? Réponses avec Vincent Schaller, président de Promu.
Maison à part : Comment le mobilier urbain a-t-il évolué depuis une dizaine d'années ?
Vincent Schaller : Le mobilier urbain suit l'évolution de l'aménagement urbain, dont il est l'un des éléments d'usage de confort. La volonté d'amélioration du cadre de vie, ainsi que le remodelage des villes et de l'espace public, avec notamment la redéfinition des modes de transport et leur interconnexion en font une composante majeure. Toute évolution en matière de déplacement urbain implique, de la part des citoyens, d'utiliser plus la marche à pied entre les diverses propositions de transport urbain, sans parler de l'extension des zones piétonnières.
Ces changements de configuration de l'espace public s'accompagnent également d'une volonté d'amener plus de végétal dans l'environnement urbain, les arbres et les espaces végétaux reprennent position. On a donc besoin de canaliser et séparer les flux entre le piéton, le vélo, la voiture, le tram, le métro, etc... Les mobiliers de protection et de sécurité, de repos, de propreté, se positionnent comme des solutions à ces problématiques. Les grilles et protections d'arbres ainsi que les mobiliers de fleurissement favorisent l'extension du végétal en ville.
Par ailleurs, le remodelage de la ville a besoin d'une image forte, dont le mobilier est un excellent vecteur.
Maison à part : Peut-on distinguer plusieurs périodes de ce secteur ?
V.S : Pas vraiment même si l'on est passé progressivement d'un mobilier urbain d'usage à des mobiliers intégrant plus de fonctionnalités, et dont l'esthétique est devenue un élément déterminant dans les choix des villes.
Maison à part : Quels sont les enjeux du mobilier urbain ?
V.S : L'enjeu majeur du mobilier urbain est de faciliter la vie tant des usagers de l'espace public, que des services techniques de villes qui les exploitent et les maintiennent. L'implantation des mobiliers doit être lisible pour tous afin d'être efficace, car ils traduisent et viennent en appui des politiques d'aménagement des villes en matière d'aménagement du cadre de vie, de propreté, de fleurissement et de déplacement urbain.
Maison à part : Quelles sont les tendances actuelles ?
V.S : Nous sentons une tendance vers plus de cohérence dans les choix des mobiliers urbains, afin de souligner les lignes directrices et les objectifs des projets d'aménagement.
Nous sentons également une volonté des pouvoirs publics de prendre mieux en compte les personnes à mobilité réduite dans l'espace public, de manière à ce que les mobiliers soient utiles et confortables pour tous et ne soient pas des obstacles ou des dangers pour certains.
Maison à part : Sur quels éléments a-t-on le plus avancé ces dernières années ?
V.S : Sans aucun doute sur la qualité des produits tant en matière de solidité, que d'esthétique et de fonctionnalité. La dimension "implantation", c'est-à-dire la manière d'organiser le mobilier dans l'espace public, fait également beaucoup pour le confort des usagers.
Maison à part : Quel budget les villes réservent-elles à ce thème ?
V.S : C'est difficile à dire puisque les investissements se font dans le cadre de projets globaux, mais également dans l'équipement de la ville hors projet particulier. Toutefois, on peut affirmer que le budget réservé par les villes est relativement faible en comparaison de l'apport des mobiliers en confort pour les usagers.
Maison à part : Comment le mobilier urbain intègre-t-il le développement durable ?
V.S : Le développement durable devient une composante importante dans les choix des collectivités. Ainsi sont privilégiés les matériaux nobles et recyclables ou recyclés, sans oublier la qualité environnementale liée au process de fabrication, aux traitements de surfaces, à la provenance de bois issus de forêts durablement gérées par exemple.
Maison à part : Votre syndicat a été créé en juin 2009, quel est votre objectif ? Votre rôle ?
V.S : Notre défi premier est de faire reconnaître un métier ou une profession qui a ses spécificités, et de réelles compétences. Nous souhaitons être un interlocuteur privilégié des pouvoirs publics en matière mobilier urbain (guide de bonnes pratiques, normalisation etc.) ainsi que d'autres associations professionnelles telle la FFP, L'AITF, les ATTF, etc., avec qui nous souhaitons mener toutes les réflexions en matière de mobilier urbain.