Straddling bus © Capture d'écran Youtube
Depuis 2010, une société chinoise élabore un nouveau concept de transport urbain : le "straddling bus", sorte de métro aérien venant circuler au-dessus des rues et des automobiles, mais qui ne nécessite pas de lourdes infrastructures. Explications.
Comment arriver à concilier circulation automobile et voies dédiées aux bus ou aux tramways dans les centres villes congestionnés ? Les techniciens de la société chinoise Shenzhen Hashi Future Parking Equipment Company ont peut-être trouvé la réponse : le "
straddling bus", littéralement "bus qui enjambe". Il s'agit d'un concept de transport urbain propre, installé en surplomb des rues.
Ce véhicule ne nécessiterait pas de lourdes infrastructures : il circulera sur deux rails posés de part et d'autre de la chaussée existante, sans besoin de modifier celle-ci. Elle restera d'ailleurs accessible à tous les véhicules particuliers d'une hauteur limitée à 2 mètres, afin de fluidifier le trafic. Pas question, en effet, de risquer une rencontre entre un camion et le bus futuriste.
Sur les modèles et les vidéos de présentation, le "
3D Express coach" chinois se déplace en moyenne à 40 km/h mais pourrait atteindre 60 km/h en vitesse de pointe. Mu par des moteurs électriques, le bus du futur se veut silencieux et écologique. D'après ses concepteurs, une rame de bus articulé de leur conception permettrait de remplacer une quarantaine de bus conventionnels. Soit un bilan carbone favorable de 2.640 tonnes de rejets de CO2 évités par an.
Les arrêts se feront à des stations semblables à des stations de métro aérien permettant de procéder aux opérations de montée et de descente des passagers sans stopper la circulation automobile en contrebas. Question sécurité, le bus articulé, qui devrait embarquer plusieurs centaines de voyageurs, disposera d'issues de secours semblables à celles... des avions de ligne, avec des toboggans gonflables permettant d'évacuer rapidement.
Du point de vue budgétaire, le concept chinois serait, grâce à ses infrastructures limitées à des rails latéraux et des gares sur pilotis, beaucoup plus économique qu'un réseau urbain de type métro : le coût de construction serait d'environ 60 millions d'euros pour 40 km de voies, soit 10% du prix. Et la mise en œuvre serait également beaucoup plus rapide, avec un chantier d'un an contre trois pour un métro enterré.
Le bus du futur semble donc plus que prometteur. Cependant, en gestation depuis 2010, et auréolé d'une sélection par
Time Magazine au titre d'invention de l'année, la réalisation d'un premier segment dans le district de Mentougou à Pékin peine à se concrétiser.