Le réaménagement du centre ville de Toulouse a été présenté par l'équipe d'architecte Bau-B, menée par Joan Busquets, associée au paysagiste Michel Desvigne et au designer urbain Marc Aurel. Lauréats du concours en novembre 2010, ils ont conçu un schéma directeur qui doit redonner de la lisibilité, de la cohérence et de l'attractivité au centre ville. Ce "plan-guide" permettra aussi de revaloriser et hiérarchiser les espaces du centre ancien, mais surtout de concevoir et planifier l'articulation entre les modes de déplacements doux et les transports publics collectifs. "
L'urbanisme a été, à partir des années 70, de plus en plus tributaire du tout automobile [...] La ville a tourné le dos à son fleuve et à son canal ", explique Pierre Cohen, député maire de Toulouse, dans un communiqué. C'est donc là toute la problématique du schéma directeur retenu : remettre ce centre ville en phase avec les enjeux d'une métropole du XIXe siècle et créer un espace "
où la voiture sera enfin ramenée à sa juste place", souligne-t-il.
Les axes forts de ce schéma directeur reposent, entre autres, sur le retour de l'Eau dans l'espace toulousain. Il s'agit de revaloriser les "deux fiertés" des Toulousains, la Garonne et le Canal du Midi (classé au Patrimoine mondial de l'Unesco, ndlr), qui restent des lieux privilégiés et très fréquentés par les habitants au moindre rayon de soleil. Problème : les aménagements qui permettent d'accéder à ces lieux ne sont ni suffisants ni facilitants pour les usagers. Autre axe essentiel de ce "plan-guide", la question de la mobilité, des déplacements et du stationnement. La solution de l'équipe de Bau-B et du paysagiste s'appuie ainsi sur un nouveau et meilleur partage de l'espace public entre les différents modes de déplacement et de circulation, sans que cela soit au détriment d'un accès efficace aux activités du centre-ville. Cela impliquera un "
changement de culture ", indiquent-ils, condition sine qua non pour la réussite de ce projet.
Concrètement, l'intérieur des grands boulevards sera traversé "
d'épines vertes" plantées d'arbres - les rues en épine, à la manière de rayons partent de la vieille ville à la périphérie, peuvent relier les quartiers par des discontinuités urbaines, explique le communiqué ; une végétation spécifique accompagnera le marcheur de la célèbre place du Capitole vers la Garonne qui deviendra un lien entre les rives droite et gauche ; le Canal du Midi redeviendra "
une grande avenue de la ville", et non plus un cours d'eau assez ignoré flanqué d'avenues engorgées.
Ce plan-guide révèle une tendance de plus en plus nette dans les villes de France à non plus juxtaposer les opérations urbanistiques, mais adopter une vision d'aménagement plus large "
qui n'a pas toujours existé et dont, je crois, on doit être très heureux", a commenté Michel Desvigne à l'AFP.