Derrière la figure de style, se cachent des avancées économiques et démographiques notables : 300.000 habitants supplémentaires depuis 1990, 12.000 emplois en dix ans (soit une hausse de 14%), et un taux de croissance estimé à 2,4% entre 2005 et 2015. Des résultats que le maire de Bordeaux espère prolonger en rendant sa ville "millionnaire en habitants". Le projet est "ambitieux mais réaliste" selon lui, grâce notamment à "des emprises foncières disponibles". Alain Juppé compte s'appuyer sur le dynamisme de l'économie, de la recherche universitaire, des pôles d'enseignement, et sur la perspective de nouvelles lignes à grande vitesse (Bordeaux-Paris en deux heures, Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Hendaye) pour mettre en place un programme ce développement urbain intensif. La suite de l'article en pages suivantes.

Parmi les axes principaux de ce plan lancé par la ville en 2009 : l'aménagement de nouveaux quartiers et le recentrage de Bordeaux sur son cœur historique. Pour ce faire, Michèle Laruë-Charlus, directrice de l'Aménagement de la ville, s'entoure de nombreux architectes, paysagistes et urbanistes : Nicolas Michelin, Michel Corajoud, Bernard Reichen, Paul Andreu, Winy Maas et l'agence Brochet Lajus Pueyo. "En 1968, deux tiers des Bordelais vivaient dans le centre-ville. Ils ne sont plus qu'un tiers aujourd'hui" regrette Alain Juppé. Si la périphérie s'étale, c'est au détriment des espaces forestiers et agricoles, "qui font l'attractivité de l'Aquitaine" précise le maire. Il espère ainsi voir 100.000 habitants de plus dans le centre, soit une hausse de 40% de la densité. Quant aux nouveaux quartiers, ils devraient allier mixité sociale et fonctionnelle, avec une vraie place pour les entreprises. "Nous prévoyons des espaces publics où les Bordelais pourront se rencontrer, des lieux de culture, de partage, de convivialité qui donnent à la ville un aspect humain" insiste Alain Juppé. La suite de l'article en pages suivantes.

Reste l'inquiétude des Bordelais quant aux conséquences de cette densification annoncée, notamment sur la question des transports. La Communauté urbaine de Bordeaux (CUB) se veut rassurante, et prévoit un Grenelle de la mobilité, en parallèle du programme Bordeaux 2030. "Quand on demande aux gens s'ils sont heureux de vivre à Bordeaux, 96% répondent oui" affirme fièrement le maire. Il avoue pourtant que la plupart sont réticents au changement. "Pour que les nouveaux quartiers ne soient pas rejetés par les Bordelais, leur construction se fera en coopération avec les habitants" ajoute-t-il. Concertations et ateliers de travail sont donc prévus, pour que tous se sentent impliqués par les changements à venir.