Pont d'Aquitaine © O. Lormont - Wikimedia
Il faut ensuite attendre plus d'un siècle pour voir surgir un nouveau pont dans la cité quelque fois qualifiée de "belle endormie". La construction de l'ouvrage, décidée dans les années 1960, fait suite à l'accroissement exponentiel de la circulation automobile qui engorge la capitale girondine. Composé de huit travées et reposant sur cinq piles, il jouxte la passerelle Eiffel.
En 2008, des fissurations apparaissent et entraînent le lancement de travaux de consolidation au moyen de câbles de précontrainte. Peu de temps après l'inauguration du "pont Saint-Jean" en 1965, un autre pont vient enjamber la Garonne. Le grand "pont d'Aquitaine" est en effet terminé en 1967. Il s'agit alors du deuxième pont suspendu de France par sa longueur, après le pont de Tancarville, avec une travée centrale de 394 mètres.
Solution technique élégante, la suspension est toutefois mise en œuvre de façon peu judicieuse, à l'aide de câbles de suspension protégés mais non galvanisés. "
Au début des années 1990, des désordres ont été constatés dont des ruptures de fils", raconte Jacques Le Mestre, directeur de la Direction interdépartementale des routes Atlantiques. "
Un système de surveillance automatisé a été installé mais rapidement décision a été prise de procéder au remplacement des suspensions".
Grâce à ces travaux, réalisés alors que le pont est en exploitation, le pont passe de deux fois 4 voies de circulation (plus 2 pistes cyclables et 2 trottoirs) à 5 puis 6 voies de circulation routière, après suppression des trottoirs - peu empruntés car l'ouvrage mesure plus de 1.000 mètres avec le viaduc d'approche rive gauche - et mise en encorbellement des pistes cyclables. "
Le trafic, qui était de 40.000 véhicules/jour à l'époque, est aujourd'hui de 106.000 véhicules/jour. Et il est beaucoup plus sûr grâce à la mise en place d'une séparation des chaussées", explique Jacques Le Mestre.
L'ouvrage métallique, cinquantenaire, est aujourd'hui sous surveillance, notamment grâce à la mise en place d'un système de détection automatique des incidents de circulation à l'image de ce qui se fait dans les tunnels. "
Pour la maintenance, il nécessite environ une nuit de travail tous les mois et demi", précise le directeur de la Direction interdépartementale.
Les années 1990 vont également voir l'apparition d'un nouveau pont, le pont d'Arcins, qui portera ensuite le nom de celui qui l'a inauguré : "François Mitterrand". Pont routier qui boucle la rocade bordelaise, il s'agit d'un ouvrage en béton qui dispose de deux tabliers indépendants reposant sur six paires de piles. Mesurant plus de 640 mètres de long, il n'est pas perpendiculaire au cours du fleuve mais se présente légèrement de biais. Le pont offre trois voies de circulation plus une bande d'arrêt d'urgence dans chaque direction.
En 2008, la passerelle Eiffel se voit quant à elle poussée à la retraite par l'entrée en service du pont RFF, destiné à accueillir le trafic TGV entre Paris et Bordeaux. Ouvrage en béton et métal, il est prévu pour recevoir quatre voies grâce à ses 22 mètres de largeur.
Citons également un autre ouvrage remarquable, le pont tournant situé à l'écluse des Bassins à flot, vers Bacalan. Le tablier métallique repose sur un vérin central qui lui permet de se soulever et de pivoter, libérant ainsi le passage pour des embarcations. Emprunté par le tramway depuis 2009, il a connu des déconvenues techniques liées à des problèmes d'alignement des rails et des caténaires qui ont entraîné une indisponibilité de plusieurs mois en 2010.
Un neuvième pont serait en projet depuis de nombreuses années, pour relier Floirac au marché d'intérêt nationale de Brienne. Mais le coût de 130 M€ pourrait tout remettre en question...
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