maison billet vert © D. R.
Oui, mais sans oublier le facteur humain. Car, si l'on a identifié le problème de la consommation d'énergie et donc que seule
"la substitution des énergies fossiles par des énergies propres ou renouvelables" pouvait faire que l'on parvienne à l'objectif de facteur 4 - soit la division par 4 de nos émissions - pour y parvenir,
"Il est nécessaire de comprendre les ressorts des choix de consommation et d'investissement des ménages et d'identifier les instruments que peuvent mobiliser les pouvoirs publics dans un souci d'efficience." Car même si l'on contraint les individus avec des normes ou des taxes, plusieurs facteurs confortent pourtant ce paradoxe : ils n'opèreront pas forcément les investissements prônés, même s'ils sont rentables.
Première catégorie d'"
imperfections" identifiée par le CAS responsables de cet état de fait : les "
défaillances de comportement". Difficile en effet pour les gens de comprendre, s'informer et choisir à bon escient, un équipement qui, de surcroît, ne se change pas comme de chemise et qui nécessite un investissement conséquent. Puis, les risques "
de changement de la donne concernant les prix énergétiques" invalidant leur choix initial, d'"
obsolescence accélérée de son matériel" si innovation il y a, de "
surcoût que constitue le déclassement d'installations précédentes non encore intégralement amorties" et enfin, de tendance à plus consommer en volume face aux économies réalisées : tout cela doit être pris en compte. Parmi les pistes évoquées, l'impact des normes sociales dans la consommation d'énergie. Ainsi, il a été établi qu'une facture assortie d'une comparaison de la consommation d'énergie du ménage avec celles de foyers similaires du voisinage et comprenant des conseils ciblés, a un impact durable sur la réduction de la consommation, en changeant les comportements.
Puis viennent les "
défaillances du marché" et parmi elles, la "
contrainte de crédit" qu'il faut lever. Mais cet objectif doit être pensé
"tout en intégrant le rôle primordial d'un prix de l'énergie reflétant fidèlement tous les coûts qu'engendre sa consommation" explique le CAS. L'éco-PTZ, comme l'éco prêt logement social sont emblématiques de mesures intéressantes. Mais la réussite de ce type de programmes reste tributaire de
"la limitation des effets d'aubaines" et d'un contrôle réellement efficace, notamment sur les technologies mises en œuvre, pour optimiser les dépenses publiques.
"
D'ici à 2020 ans, 205 Md€ seront investis dans le bâtiment au titre de la loi de programme Grenelle 1, dont 192 Md€ pour la rénovation des bâtiments (tertiaire et résidentiel), selon le CAS. Si l'État et les collectivités locales prennent en charge 40 Md€ pour la rénovation des bâtiments publics et les logements sociaux, 150 Md€ devront être investis par les ménages et les entreprises." D'où la nécessité d'un bon dosage entre incitation par le prix - qui doit rester fidèle au poids des coûts de l'énergie et des contraintes environnementales - et contrainte réglementaire. Et de conclure :
"La qualité des instruments économiques pour mobiliser de telles sommes et les orienter vers les actions les plus efficientes est donc cruciale".
Retrouver l'ensemble de l'analyse de Mahdi Ben Jelloul, du département des affaires économiques et financières, dans la note de veille 172 du Centre d'analyse stratégique,
en cliquant ici.