ouvriers BTP © Carine Lauga
Le Haut comité pour le logement des personnes défavorisées vient de dévoiler les résultats d'un rapport sur les foyers de travailleurs migrants (FTM). Il soulève l'urgence des problèmes d'habitat inadapté à une population vieillissante mais également le mal-logement. Détails.
Le Haut comité pour le logement des personnes défavorisées, qui vient de publier un rapport sur les foyers de travailleurs migrants (FTM), a décidé de sensibiliser les collectivités et l'Etat aux problèmes d'habitat liés à ces logements.
Les difficultés rencontrées sont complexes car ces foyers accueillent deux types de travailleurs : les Magrébins et les Africains Subsahariens. Par conséquent, les éléments à résoudre ne sont pas les mêmes. Selon les chiffres d'Adoma (ex-Sonacotra), acteur majeur du secteur, les Maghrébins représentent environ 50% des résidents et 90% des résidents de plus de 75 ans.
Aujourd'hui, cette population est donc vieillissante et "
la structure du FTM n'est pas adaptée au vieillissement", souligne le rapport. Appelés "
chibanis" (ceux qui ont des "cheveux blancs", en arabe), ces hommes ont pour la plupart travaillé dans le BTP (les "
hommes du béton") ou les mines et la construction automobile (les "
hommes du fer"), ce qui les a exposés à de "multiples pathologies", note le Haut comité soulignant paradoxalement que si les FTM ne disposent pas de tout le confort moderne pour des seniors, il est difficile pour ces anciens travailleurs d'entrer dans un Ephad notamment à cause de blocages "
culturels et financiers".
Concernant les travailleurs africains Subsahariens venus du Mali, de Mauritanie ou du Sénégal, ils sont souvent confrontés à une suroccupation qui entraîne des besoins bien spécifiques comme l'implantation de cuisines collectives. Cette tendance fait également ressortir "
les difficultés de cette population à accéder à des parcours résidentiels".
Il faut souligner que des mesures ont été prises pour moderniser et améliorer les conditions de vie dans les FTM. Depuis 1995, ils se transforment progressivement en résidences sociales accompagnant ainsi la volonté de mettre des bâtiments aux normes et de définir des projets sociaux. Dorénavant, les chambres de 7 m2 voire de 4,5 m2 n'existent plus mais rien n'est pour autant acquis car seuls 210 foyers sur 680 ont fait l'objet d'une réelle restructuration. Actuellement, l'avancement du plan bute encore sur certains points notamment financiers et structurels. En effet, de nombreuses opérations sont axées sur la diminution de grands foyers en petites unités, l'augmentation des surfaces habitables et, pour les foyers subsahariens, le relogement d'une partie des suroccupants. Reste maintenant à savoir si l'Etat et les établissements publics vont s'emparer de ces sujets afin d'accélérer le rythme de la mutation des foyers.