A la cité Balzac de Vitry-sur-Seine, Le Candide se distingue des autres HLM grâce à sa façade unique en osier tressé. Un bâtiment plutôt surprenant dans un quartier en plein renouveau. Mais une originalité en cachant une autre, au-dessus de ces 29 logements sociaux, se hissent en lieu et place des habituels équipements techniques, des serres et un potager. Découverte.
Entre les HLM et les récentes constructions, le nouvel immeuble de la cité Balzac de Vitry-sur-Seine s'impose comme un signal fort et optimiste dans un quartier en pleine mutation. "
Aujourd'hui, pour un bâtiment détruit, nous en réalisons deux", explique Jean-Pierre Moineau, adjoint au maire chargé de la communication de la ville.
En effet, la ville compte bien se forger une nouvelle réputation et le Candide et ses 29 logements sociaux s'efforcent de participer à cet élan positif. Sa particularité ? Sa façade ou plus exactement ses balcons en osier tressé. "
Nous avons souhaité mettre en avant le végétal (...), l'idée du bâtiment-arbre permettant à chacun de retrouver ses racines ou de s'enraciner", explique Bruno Rollet, architecte du projet. Chaque branche est donc tissée sur place sur «le principe de base du panier», ajoute l'entreprise messine Aux brins tressés qui a entamé le chantier il y a un mois.
A l'osier se mêlent également des briques, une mixité de matériaux mais pas seulement : "
Nous avons aussi utilisé des nouvelles techniques en matière d'équipements. Ce qui est valorisant, c'est cette rencontre entre ces différents corps de métier", raconte l'architecte. Et dans cette démarche innovante, plusieurs équipements ont été choisis parmi lesquels une ventilation naturelle hybride avec assistance mécanique basse pression non permanente (moteurs à l'arrêt). Ce système exploite principalement les forces motrices naturelles (vent et tirage thermique). Laboratoire d'innovation, le projet s'appuie aussi sur une
pompe à chaleur sur eau grise, c'est-à-dire qui récupère les calories des eaux usées. Quant au
chauffage et l'eau chaude, ils seront produits par une station raccordée sur le réseau de chauffage urbain de la ville alimentée à partir du réseau CPCU en eau surchauffée.
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Là-haut, un jardin
L'innovation se trouve donc à tous les étages du bâtiment et ce n'est pas peu dire... Le Candide réserve de nombreuses surprises jusqu'à son sommet. Clou de l'opération : au 7ème et dernier étage, se cache un petit coin de paradis, des serres et un potager. Véritable jardin partagé, cet espace surélevé devrait ravir les amoureux de la nature. «
Tout est réuni ici pour qu'on puisse cultiver. Ce genre d'opération existe déjà dans certains lofts industriels notamment à Ivry - alors pourquoi les banlieues n'y auraient pas le droit ? », glisse Bruno Rollet. Et cerise sur le gâteau et pas des moindres, une éolienne se hisse à proximité des jardinières. Celle-ci remontera l'eau pour arroser la terre. Résultat : un semblant de paysage du Kansas américain au cœur de Vitry. Bien sûr, la mise en place d'un tel projet collaboratif doit être encadrée. Au programme : sensibilisation des futurs locataires mais surtout sélection de trois familles qui auront la responsabilité de coordonner l'ensemble des actions. Alors l'endroit pourrait donner de nouvelles perspectives et réinventer le logement, le 'vivre ensemble'. «
C'est un projet exceptionnel qui donne le ton», précise l'adjoint au maire chargé de la communication de la ville. Avec des travaux avoisinant les 5 millions d'euros dont 350.000 euros rien que pour l'espace toiture, le coût de construction grimpe à 2.300 euros par m2. Quant au prix de la location, il oscillera entre 5 et 6 euros par m2 et par surface utile par mois. Les premiers locataires, qui devraient emménager en novembre prochain, ont donc la réussite du projet entre leurs mains... vertes !
[NOPUB]
Là-haut, un jardin
Le Candide de Bruno Rollet
A Vitry-sur-Seine, un bâtiment d'un nouveau genre a fait son apparition puisque celui-ci abrite un potager au dernier étage.
Le Candide de Bruno Rollet
Un panier en osier
Un panier en osier - le candide © Luc Boegly
Avec sa façade en osier, le bâtiment affiche sa singularité. Autre particularité : l'ensemble des 29 logements sociaux possède un balcon ou une terrasse.
Un panier en osier
En façade, de l'osier tressé
travail de l'osier © CG - batiactu
L'entreprise messine Aux brins tressés oeuvre à la mise en place du tissage de l'osier en façade.
En façade, de l'osier tressé
Détail de la façade
détail facade © Luc Boegly
Les balcons sont tout en courbe de manière à dégager de la douceur.
Détail de la façade
Un bâtiment dans un quartier au passé malmené
Un bâtiment dans un quartier au passé malmené - détail facade © Luc Boegly
Le bâtiment s'inscrit dans un contexte paysager où se mêlent nouvelles construction, HLM et équipements publics. Auparavant, le quartier avait une réputation difficile.
Un bâtiment dans un quartier au passé malmené
Des intérieurs spécieux et bien pensés
Le programme propose des T2, T3, T4 et T5 allant de 45 à 96 m2. Tous disposent d'une triple orientation. D'autre part, les pièces se veulent spacieuses et lumineuses.
Des intérieurs spécieux et bien pensés
Une éolienne en toiture
Le projet a la particularité de disposer au dernier étage d'un jardin potager. Une éolienne a également été installée. Elle doit permettre de faire remonter l'eau afin d'arroser le jardin.
Une éolienne en toiture
Des serres - Façade en osier et potager sur le toit : des logements sociaux uniques
Le projet met en avant des serres qui accueilleront des cultures gérées par les locataires. Pour coordonner cet espace, trois familles auront cette responsabilité.
Des serres - Façade en osier et potager sur le toit : des logements sociaux uniques
Jeu pour enfants
jeu pour enfant © CG - batiactu
Le toit accueille également un espace de jeu pour enfants.
Jeu pour enfants