Quick 2050 : quel visage pour le fast-food du futur ?

    Publié le 19 mars 2012 par Céline Galoffre
    A l'occasion de son 40e anniversaire, Quick a invité des élèves d'architecture et de design à imaginer les mutations du fast-food. Quelle architecture pour les restaurants ? Quel packaging pour les burgers ? Quel approvisionnement ? Découvrez quelques-uns des projets les plus spectaculaires.
    Il est bien loin le temps du Quick et de son décor pop, de ses serveurs en tenues orange et jaune et de ses emballages en polystyrène. Désormais, le fast-food affiche de nouvelles couleurs plus modernes, plus high-tech, plus 21ème siècle. Seul résistant : le célèbre Giant burger, un classique pour tous les amateurs du sandwich américain.
    Aujourd'hui, la marque a 40 ans, 500 enseignes, et de nombreux inconditionnels. Mais pour le Belge, pas question de se laisser bercer par le succès ou la nostalgie. Désormais, le groupe se tourne vers l'avenir. A l'occasion de son anniversaire en 2011, il a lancé un Quick Lab auprès de plusieurs écoles d'architecture et d'arts appliqués belges et françaises afin que les étudiants planchent et se projettent dans le futur. Comment effectuer les productions et l'approvisionnement ? Quel aspect pour les restaurants ? Quels types de burgers ? Autant de questions auxquelles plusieurs équipes se sont amusées à apporter des réponses visibles dans une exposition itinérante baptisée Quick 2050. "Nous avons été surpris par l'originalité et la capacité d'aller loin dans les propositions", confie Valérie Raynal, responsable communication institutionnelle et relations presse de Quick. Et d'ajouter : "Les jeunes sont plutôt inquiets puisqu'ils ne présentent jamais un état de mieux vivre ou de mieux être. Ils se placent plutôt dans un état de survie".

    Des restaurants éphémères, des pilules

    affiche
    affiche © DR
     Par exemple, le projet baptisé Quick au Chaos, imaginé par Michèle Bagdassarian de l'école nationale supérieure d'architecture de Nancy, implante sur la planète Mars l'enseigne qui devient un bunker antibactérien ultra-sécurisé et pourvoyeur d'oxygène. Ici, plus de Giant mais des pilules d'origine synthétique. Autre scénario, mais cette fois moins catastrophe : le Quick temporaire d'Arnout De Sutter et Maarten Baert de l'école explorative architectural design. Ces derniers proposent d'exploiter les ressources locales et d'investir de manière éphémère un quartier pendant deux ou trois mois en utilisant ses points forts (électricité grâce au positionnement du soleil, alimentation en eau par raccordement aux réseaux publics, etc.). Cette idée d'intermittence se retrouve dans la mobilité et la dématérialisation du restaurant puisque certains vont même jusqu'à imaginer des wagons de tramway abritant des unités mobiles permettant de s'alimenter durant la journée. Côté approvisionnement, on peut citer le projet de marché du burger qui s'appuie sur des serres verticales environnementales, ravitaillant quotidiennement des points de préparation/vente disséminés dans la ville. Une manière d'accentuer l'importance de l'écologie dans le futur.

    Trois tendances

    Si certaines de ces idées sont complètement loufoques, les transformations sont bien là : "Le monde change et devient agressif aux yeux des jeunes", note Valérie Raynal. Au final, le Quick Lab a permis de révéler trois grandes tendances : la raréfaction des terres cultivables qui devrait bouleverser la façon de se réapprovisionner ; la mutation de la ville qui devrait modifier nos comportements (exit la voiture dans les centres villes, les parkings devraient se métamorphoser en galeries commerçantes ou en restaurants) ; et enfin, l'envie d'aller toujours plus vite qui pourrait nécessiter de placer les produits et les services le long des parcours quotidiens.
    Si tout cela nous transpose en 2050, le futur est peut-être à nos portes. C'est en tout cas ce que laisse entendre Valérie Raynal : "Il y a un projet qui nous a plu sur lequel on réfléchit dans le domaine de l'alimentation. L'idée est séduisante et elle pourrait bien voir le jour", conclut-elle.
    Exposition Quick 2050 : l'ESAD Reims, du 09 au 15 mars 2012, l'ENSAP Lille, du 03 au 12 avril 2012, l'ENSA Nancy, du 07 au 25 mai 2012.
    Quick 2050 : quel visage pour le fast-food du futur ?

    Un tramway nommé Quick

    Un tramway nommé Quick
    Un tramway nommé Quick
    École nationale supérieure d'architecture - Nancy Idriss Billard, Véronica D'onofrio, Quentin Halin, Marie Haupt, Meryem Jorio, Mathilde Giraudel et Rodolphe Vautrin
    L'idée ? Mettre en place des wagons de tramway abritant des unités mobiles permettant de s'alimenter durant la journée.
    Un tramway nommé Quick

    Quick Growth - Quick 2050 : quel visage pour le fast-food du futur ?

    quick growth
    quick growth © Hervé Ternisien
    École nationale supérieure d'architecture et de paysage - Lille Jeanne Boulanger
    "Face au manque de surfaces cultivables dans les grands centres urbains, Quick développe des restaurants autosuffisants et recentre ses menus sur une nourriture végétarienne. Le bâtiment,
    véritable organisme vivant, prend la forme d'une machine de culture aéroponique, une technique dérivée de l'hydroponie. Les fruits et les légumes sont cultivés hors-sol, sur un substrat neutre, et
    brumisés en permanence avec une solution nutritive(...) Pour répondre à la consommation énergétique nécessaire, le restaurant tire partie des ressources locales : captation des énergies solaires, du vent".
    Quick Growth - Quick 2050 : quel visage pour le fast-food du futur ?

    Utopia - Quick 2050 : quel visage pour le fast-food du futur ?

    utopia
    utopia © Hervé Ternisien
    École nationale supérieure d'architecture et de paysage - Lille Ophélie Vaesken
    "Le projet repose sur la conception d'un écrin protecteur hermétique,
    un ailleurs idéal au coeur de la ville. A l'extérieur, le bâtiment se fond dans le paysage urbain, monolithe grisâtre dont les façades diffusent en continu des publicités. C'est une coque, presque fortifiée, dans laquelle on pénètre à pied ou en voiture. Pour accentuer la sensation d'immersion, le rez-de-chaussée est légèrement
    enterré. L'intérieur est constitué d'un grand patio central végétalisé, jardin d'Eden distribuant différents espaces : restaurants, lieux de détenteet de promenade".
    Utopia - Quick 2050 : quel visage pour le fast-food du futur ?

    Quick au chaos

    Chaos
    Chaos © DR
    École nationale supérieure d'architecture - Nancy Michèle Bagdassarian
    "Pour échapper à un mode de vie anxiogène, la population colonise d'autres planètes. Sur Mars, le restaurant Quick est un bunker
    antibactérien ultra-sécurisé et pourvoyeur d'oxygène.
    La nourriture saine et naturelle a disparu : on y absorbe des pilules d'origine synthétique.(...) A l'entrée, des vigiles armés arborent des tenues pare-balles entièrement étanches à l'atmosphère. Dedans, les vendeurs revêtus de combinaisons antichaleur et de tabliers stériles portent des masques dissimulant leurs visages".
    Quick au chaos

    Sculpture urbaine - Quick 2050 : quel visage pour le fast-food du futur ?

    Sculpture urbaine
    Sculpture urbaine © Hervé Ternisien
    École nationale supérieure d'architecture et de paysage - Lille Angèle Millon
    "La saturation des villes empêche la construction de nouveaux restaurants (...) Le projet explore l'idée d'une architecture fixe et modulaire à la fois. Le bâtiment de base, inséré dans les zones urbaines encore disponibles, est une sorte de cube de béton géant.
    Il accueille les cuisines, les bureaux, les espaces de stockage et les vestiaires. Des capsules de restauration interchangeables sont ensuite greffées sur les façades. Elles sont basées sur différents
    principes formels. On prend alors son repas dans un cocon douillet, dans une grotte, ou encore accroché dans une boîte en verre vertigineuse, comme en apesanteur".
    Sculpture urbaine - Quick 2050 : quel visage pour le fast-food du futur ?

    Quick temporaire - Quick 2050 : quel visage pour le fast-food du futur ?

    Quick temporaire
    Quick temporaire
    Arnout De Sutter et Maarten Baert
    Sint-Lucas (Architectuur / Explorative Architectural Design) - Gent
    "Le projet repose sur une utilisation temporaire et stratégique des lieux. Le restaurant est une micro-architecture évolutive et itinérante dont la cuisine constitue le module de base. Sa forme et sa taille changent en fonction des besoins (étage, salle de restauration, aire de jeux) et du lieu d'installation (place, rue étroite, extension d'un bâtiment existant, etc.). Investissant un
    quartier pendant deux ou trois mois, il tire partie des ressources locales : approvisionnement électrique par panneaux solaires ou batteries de stockage, alimentation en eau par raccordement aux réseaux publics. Sa position est déterminée par les flux
    de population générés par de grands événements universels (...) Quick utilise les réseaux sociaux et internet pour informer les consommateurs."
    de sa présence dans les mégalopoles.
    Quick temporaire - Quick 2050 : quel visage pour le fast-food du futur ?

    Tressage des déchets alimentaires

    Tressage des déchets alimentaires
    Tressage des déchets alimentaires © Hervé Ternisien
    École supérieure d'art et de design - Reims Adrien Leroy
    le scénario : "Bien que le recours aux organismes génétiquement modifiés (OGM) puisse être une solution alternative, cette production
    ne couvre pas l'ensemble des besoins. Pour pallier ces manques, le projet explore la possibilité de manger aujourd'hui ce que nous jetions hier. Les déchets alimentaires transformés prennent la forme d'emballages comestibles".
    Tressage des déchets alimentaires
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