A l'occasion du tricentenaire de la mort de Vauban, la Cité de l'Architecture veut "contribuer par une grande exposition à la valorisation d'un patrimoine réparti dans toute la France, celui de Vauban", explique François de Mazières, directeur de la Cité de l'Architecture et du Patrimoine de Paris. Vauban, bâtisseur du Roi-Soleil, fut un grand urbaniste avant l'heure. Accompagnant Louis XIV dans ses conquêtes territoriales, il a été l'artisan de nombreuses villes fortifiées, conquises par la royauté. Sébastien Le Prestre de Vauban (1633 - 1707) était un homme aux multiples facettes. L'exposition proposée à la Cité de l'Architecture choisit de se concentrer sur le Vauban architecte militaire "qui a fortifié nos frontières", ajoute Marie-Paule Arnauld, directrice du Musée des monuments français. Une exposition en cinq parties, pour tout d'abord présenter le contexte politique et militaire de cette seconde moitié du XVIIe siècle. Pour exposer ensuite des exemples en plans reliefs de quelques-unes des villes sur lesquelles travailla Vauban. Et pour montrer enfin comment s'opère la relecture de son œuvre à notre époque, comment est-ce que l'on s'adapte à ses vestiges.

Fortifications bastionnées

Lille, Besançon, Toulon ou Dunkerque comptent parmi les exemples les plus frappants de l'œuvre de Vauban. Des villes édifiées selon le schéma italien de la fortification bastionnée, où l'objectif est d'abandonner les murailles et tours médiévales pour les remplacer par des constructions en étoile. Celles-ci, très esthétiques en vue aérienne, ont l'avantage de réduire considérablement les angles morts. Crucial, en temps de guerre. L'exposition est aussi l'occasion de mettre en avant les qualités d'une architecture candidate au patrimoine mondial de l'Unesco. Selon Renaud Tardy, responsable culturel au conseil général du Nord, "mis magnifiquement en valeur, ce passé est particulièrement porteur d'avenir". Le but étant par ailleurs de faire passer un message aux maires qui se posent la question de l'intérêt d'entretenir ces bastions. Parce que cela coûte cher et semble moins attrayant pour le public qu'une cathédrale. Découvrez un aperçu de l'exposition en images en cliquant sur suivant.