Laurent Darviot a construit sa maison sur un terrain dont personne ne voulait ! Et pour cause : malgré des dimensions attrayantes - plus de 20.000 m2 - il est situé face à la mangrove* sur un terrain meuble et susceptible d'être inondé... Des conditions loin d'être favorables à une installation et ayant déjà entraînées des sinistres sur les habitations proches de la zone. Pour éviter de se retrouver dans la même situation que ses voisins, l'architecte a eu l'idée d'ancrer sa maison solidement dans le sol grâce à des pieux en bois enfoncés à plus de six mètres de profondeur et de la surélever légèrement. "J'ai pris un énorme risque. Seul le bois permettait de construire sur un terrain aussi mauvais" confie l'architecte. Un matériau d'ailleurs mis à l'honneur dans tout le reste de la maison : pin pour l'ossature et les planchers des mezzanines, Douglas pour le bardage, ipé pour les decks et bardeaux en châtaignier en guise de couverture pour le toit.

Entre tradition et modernité

A l'instar des habitations guadeloupéennes traditionnelles, la maison de l'architecte entretient une forte relation avec l'extérieur. Grâce à un ingénieux système de panneaux en bois coulissants, les occupants sont libres d'aller et de venir, de rentrer et de sortir quand ils le souhaitent et - plus important encore - peuvent profiter même depuis toutes les pièces du rez-de-chaussée d'une vue dégagée sur la mangrove. Finalement, c'est un peu comme si l'architecte était parvenu à gommer la frontière entre l'intérieur et l'extérieur. Une véritable prouesse ! Sans oublier que les habitants peuvent également admirer le jardin depuis la coursive située du côté ouest de la maison et la terrasse aux formes généreuses protégée par de larges débords de toiture. D'après les locaux, cette dernière n'est d'ailleurs pas vraiment positionnée à l'endroit où elle devrait être ! "En Guadeloupe, la plupart des terrasses sont orientées vers la route de manière à ce que les occupants de la maison puissent observer ce qui passe devant chez eux, mais pas la mienne !" explique Laurent Darviot.

Energétiquement indépendante

  L'architecte, soucieux de l'environnement, a rendu sa maison énergétiquement indépendante et ce en dépit du fait qu'elle ne soit pas à l'écart d'une zone urbaine. Cela signifie qu'il produit lui-même la totalité de l'énergie dont lui et sa famille ont besoin. Installés au dessus de la coursive, des panneaux photovoltaïques alimentent les appareils électroménagers et l'éclairage. Le dispositif est complété par un chauffe-eau solaire permettant de fournir au bâtiment l'eau chaude sanitaire. "Le climat très ensoleillé de la Guadeloupe est vraiment très avantageux pour ce genre d'installation" commente l'architecte. Comme toute bonne maison autonome qui se respecte, l'eau est également durablement gérée grâce un système de récupération des eaux pluviales. "Grâce à lui, nous arrivons à réduire notre consommation d'eau de 30%" précise Laurent Darviot. De bonnes performances qui font de cette maison un exemple à suivre sur l'île. * Mangrove : formation végétale caractéristique des régions côtières intertropicales, constituée de forêts impénétrables de palétuviers, qui fixent leurs fortes racines dans les baies aux eaux calmes, où se déposent boues et limons. Pour découvrir la maison de Laurent Darviot, cliquez sur suivant. En savoir plus sur le : www.agence-architectures.com