Château du Haut Koenigsbourg © Jean-Luc Stadler
La troisième vie du château commence au XIXème siècle, lorsque l'époque romantique remet au goût du jour les châteaux du Moyen Âge. Acquise en 1862 par la ville de Sélestat, la forteresse est offerte à l'empereur Guillaume II de Hohenzollern en 1899. Le monarque décide de la rénover entièrement, pour en faire un musée à la gloire du Saint Empire romain germanique.
Pour ce faire, il engage un jeune architecte allemand, Bodo Ebhardt.
"Il prend des photos et étudie les archives et les inventaires, pour rénover le château au plus près de sa structure historique" explique Maryam. Les tourelles et les serrures des portes sont reproduites à l'identique. Pas question pour autant de cacher les rénovations : chaque pierre nouvelle est gravée d'un aigle, symbole de l'empire germanique, d'un W (pour Wilhelm II) ou d'un logo mêlant les initiales de l'architecte.
Guillaume II fournit à Ebhardt des moyens hors normes, mais réclame en échange un château équipé du top de la technologie - ou du moins de ses prémices ! La cuisinière, son chauffe-eau avec mitigeur et sa glacière en attestent notamment. Il impose également à l'architecte la création d'une pièce détonante, le salon impérial, à la gloire de l'Allemagne.
"Elle jure avec le reste de la rénovation, mais c'est le coup d'éclat que l'empereur recherchait" explique Maryam.
Par le traité de Versailles en 1919, ce lieu symbolique devient propriété de la France - et, par la même, un lieu touristique autant apprécié que critiqué. Aujourd'hui, le château du Haut-Koenigsbourg a repris ses galons, grâce notamment à une rénovation et une mise aux normes entamées en 2010.
"Le lieu a retrouvé sa magie, et il est plus que jamais au cœur de l'histoire de l'Alsace" conclut l'actuel "monseigneur du château", Laurent Schmitt, son directeur.