"The Price for Desire" est le nom du film retraçant une partie de la vie d'Eileen Gray, créatrice irlandaise méconnue du grand public. Le long-métrage dont le tournage vient s'achever s'intéressera notamment aux dessous de la construction de la villa E 1027, œuvre majeure de l'artiste.
Le Corbusier et Eileen Gray se sont peu rencontrés de leur vivant, en revanche, ils se sont mutuellement intéressés au travail de l'autre. Pour le premier, cet intérêt a presque viré à l'obsession comme le précise l'acteur Vincent Perez, interprète du célèbre architecte pour le film "The Price of Desire" :
"il y avait un mélange d'admiration, de rivalité et de jalousie."
"The Price of Desire", long-métrage dont le tournage s'est terminé il y a quelques semaines, raconte une partie de la vie d'Eileen Gray (jouée par l'actrice Orla Brady), artiste irlandaise ayant marqué le XXème siècle. Au centre de l'intrigue, les polémiques avec Le Corbusier autour d'une œuvre majeure : la villa E 1027.
Conçue avec et pour son ami Jean Badovici, la villa E 1027 est une création à quatre mains que l'on peut retrouver sur les falaises de Roquebrune-Cap-Martin. Si l'explication de son nom est connue (E pour Eileen, 10 pour le J de Jean, dixième lettre de l'alphabet, 2 pour Badovici et 7 pour Gray), ce que l'on sait moins, en revanche, c'est qu'elle cache une critique des travaux de Le Corbusier.
Un biopic atypique, dans le monde de l'architecture
En effet, la réalisation de la créatrice irlandaise s'attaque directement aux "Cinq points de l'architecture moderne", ouvrage publié par l'architecte suisse en 1927.
"Dans sa théorie, Le Corbusier disait que peu importe le lieu, le plus important c'est l'habitacle. Eileen Gray voulait, elle, construire une villa moderne dans le sud de la France, dans un lieu qui serait le lieu parfait" explique Vincent Perez.
Admiratif du travail d'Eileen Gray, l'architecte suisse va alors développer des sentiments plus "néfastes" à l'égard de la villa et de sa créatrice. Il va même aller jusqu'à peindre sept gigantesques fresques murales dans la maison, sans son accord. Le film raconte ce basculement et cette relation ambigüe entre un artiste et l'œuvre d'un créateur rival. Afin d'être le plus fidèle possible aux images d'archives, la quasi-totalité du tournage s'est déroulée dans la villa d'origine et la production a reçu les autorisations nécessaires de la part de la Fondation Le Corbusier.
En définitive, la réalisatrice Mary Mc Gukian a souhaité faire un long-métrage pour faire connaître la designer et son travail qui reste intemporel :
"en rentrant dans un magasin Ikea vous pouvez retracer chaque pièce jusqu'à Eileen Gray !" justifie-t-elle. Le biopic (film à caractère biographique) devrait sortir courant 2014.
Réouverture prochaine de la villa E 1027