Imaginé par Jack Lang, inauguré par Lionel Jospin en 2002, relancé par Christine Albanel alors ministre de la Culture, le Palais de Tokyo et son équipe resserrée de 57 personnes réussira-t-il à décomplexer le public par rapport à l'art ? Il passe ainsi de 9.000 à 22.000 mètres carrés, devenant le plus grand site européen dédié à la création contemporaine. Pour fêter cela, le nouveau maître des lieux, Jean de Loisy, a prévu, les 12 et 13 avril, trente heures de festivités non stop : concerts, installations, vidéos... Le Palais de Tokyo veut attirer 500.000 visiteurs par an, soit deux fois plus qu'aujourd'hui ! Fermée pour travaux depuis près de dix mois, l'aile ouest de ce bâtiment monumental, bâti en 1937 pour l'Exposition universelle, abritait, depuis dix ans, le Site de création contemporaine sur 7.000 mètres carrés, le reste étant en déshérence depuis l'abandon du projet de Palais du cinéma en 1998.

Economie et sobriété

Pour cette rénovation qui a coûté 20 M€, les architectes Anne Lacaton et Jean-Philippe Vassal, déjà à l'oeuvre pour l'ouverture du Site de création contemporaine dédié aux artistes émergents, ont réunifié le bâtiment désormais offert presque tout entier à la création. Une véritable métamorphose. Ils ont travaillé de façon économe et sobre, faisant tomber des cloisons, des sous-plafonds, remettant en valeur les verrières occultées.  Par ailleurs, sur quatre étages, jusque dans ses entrailles, le Palais de Tokyo proposera des expositions temporaires, des monographies sur des artistes de différentes générations, des cartes blanches aux créateurs. Des salles de cinéma seront notamment destinées à l'art vidéo. L'auditorium de 500 places cherche encore des mécènes pour mener à bien son indispensable rénovation. Un restaurant, donnant sur la Seine, ouvrira en septembre 2012. La concession a été confiée à Gilles Malafosse, propriétaire du restaurant Pétrus dans le 17e arrondissement de la Capitale.