Les Parisiens disposent de quelques cinémas atypiques et originaux dont les plus emblématiques sont la Pagode et le Rex. Dès 2013, ils seront rejoints par le célèbre Louxor, qui était laissé à l'abandon depuis 1987. Imaginé à l'origine par l'architecte André Zipcy, ce lieu, datant de 1921, va effectivement renaître pour offrir aux habitants du quartier parisien de Barbès le loisir de découvrir le cinéma d'art et d'essai. Avec son style néo-égyptien, l'infrastructure ne passe pas inaperçue dans le 10ème arrondissement de Paris. En effet, caractérisée par sa façade et sa toiture travaillées et colorées, le bâtiment s'apparente aux vieux temples égyptiens secrets et majestueux. Ces deux éléments bien particuliers ont d'ailleurs été inscrits à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1981. C'est pourquoi, les façades "seront intégralement restaurées dans leur état de 1921, avec restitution des mosaïques, vitraux et grands mâts 'égyptiens' disparus et le dispositif d'entrée original sera remis en place avec son porche totalement ouvert sur l'espace public et le hall et les dégagements d'étage éclairés naturellement en second jour", explique l'architecte, Philippe Pumain, en charge du projet avec Fabre/Speller et Christian Laporte. Sans conteste, le Louxor est un témoignage de l'Histoire, et même s'il n'est pas le seul cinéma à l'égyptienne dans le monde, "il est le premier d'aussi grandes dimensions dans cette catégorie", selon le conservateur général du patrimoine, Jean-Marcel Humbert. C'est donc dans cet état d'esprit que la mairie de Paris, qui a racheté le site fin 2003 pour 1,3 million d'euros, a décidé de lancer la restauration.

Une salle Youssef Chahine

Les architectes du projet proposent un programme composé de trois salles dont la plus grande baptisée Youssef Chahine, en hommage au réalisateur égyptien, disposera de 342 fauteuils. A cela, s'ajouteront un café club et un espace exposition de 34 m2. Si le projet tient compte des préoccupations environnementales notamment à travers la géothermie, l'autre exigence repose sur l'intégration des problématiques liées aux handicapés. En effet, l'ensemble des espaces sera organisé pour les personnes en situation de handicap. De plus, les salles de cinéma seront équipées de boucles électromagnétiques pour les malentendants et permettront la diffusion en audio-description. Avec ces dispositions, le Louxor compte bien montrer que le septième art, et plus particulièrement les œuvres d'art et d'essai, seront enfin accessibles à tous !