Un an après son ouverture en grande pompe, quelque 800.000 personnes ont déjà foulé les salles du Centre Pompidou Metz. C'est un grand succès, d'autant que la direction du musée avait tablé sur 250 à 300.000 visiteurs la première année. Le Pompidou Metz serait-il en passe d'égaler le Guggenheim ouvert à la fin des années 90 et qui a permis à la ville espagnole de Bilbao de se placer parmi les destinations culturelles incontournables en Europe ? L'atout du musée de Bilbao est sans conteste son enveloppe, un musée aux formes dessinées par l'architecte Franck Ghery. A Metz, les 10.700 m2 de musée dont 5.000 m2 dédiés aux expositions sont également dans un écrin moderne et futuriste, imaginé par les architectes Shigeru Ban et Jean de Gastines. Situé à deux pas du centre-ville et tout près de la gare LGV qui place désormais la capitale de la Lorraine à 80 minutes de Paris, le projet avait été validé dès 2003. L'élément phare du bâtiment est sans conteste sa toiture, une sorte de grand chapeau hexagonal constitué de 18 kilomètres de poutres en lamellé-collé entourant la flèche centrale, qui culmine à 77 mètres. Le musée est entouré de deux jardins végétalisés et d'un parvis offrant une liaison piétonne directe vers le centre et la gare. "En avançant sur le parvis et dans les jardins qui relieront le centre-ville et la gare au Centre Pompidou-Metz, le visiteur découvrira un édifice aux tons clairs et lumineux, puissant et léger à la fois, invitant à s'abriter sous son toit protecteur. Nous avons imaginé une architecture qui traduise l'ouverture, le brassage des cultures et le bien-être, dans une relation immédiate et sensorielle avec l'environnement", déclaraient Shigeru Ban et Jean de Gastines lors de l'inauguration. Un bien-être que ressent également la ville. Fort du succès de l'année passée, le maire de Metz, Dominique Gros, estime que le centre Pompidou «agit déjà comme un révélateur de la réalité de la ville et va lui permettre de se défaire définitivement de son image de ville de garnison».