Anciennement siège du quotidien Parisien libéré (1944-1975) cet immeuble, situé au 124 rue Réaumur dans le 2ème arrondissement de la Capitale vient de subir une rénovation dans le respect et la restitution de l'architecture métallique d'origine. Visite d'un des immeubles les plus caractéristiques de la rue.
La façade de l'immeuble du 124 rue Réaumur, avec son ossature apparente en acier riveté et ses exceptionnels bow-windows suspendus sur fers et voûtains de brique, en fait certainement l'un des plus caractéristiques de la rue. De plus,
"cette façade est inscrite à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques depuis 1965", explique Stefano Favretto, architecte chez Studios Architecture, tout en ajoutant
"que c'est une rareté parmi les immeubles d'activités édifiés à cette époque".
C'est ainsi et pour ces raisons de sauvegarde du patrimoine national que Ofi Reim, nouveau propriétaire du 124 rue Réaumur, a souhaité une rénovation dans le respect et dans la restitution de l'architecture métallique d'origine.
"Notre métier est de justement se distinguer par la qualité des emplacements de nos biens ou de leur force architecturale", indique Brigitte Sagnes, présidente d'Ofi Reim.
L'ancien Parisien Libéré rénové © Studios Architecture
C'est l'architecte Georges Chedanne qui reçoit, en 1903, cette commande du baron Schilde, avec comme but d'abriter les activités d'un consortium de fabricants en soieries. Puis c'est au tour du journal le Parisien Libéré d'occuper cet immeuble pendant 30 ans.
Mais deux objectifs devaient être respectés : assurer un maximum d'éclairage et accepter des charges lourdes (1.500 kg/m2). L'architecte va donc opter pour une façade audacieuse, entièrement métallique.
Jusqu'au 4ème étage, la surface plane de chaque niveau est séparée des autres niveaux par une large bande de tôle. De minces poutrelles métalliques animent verticalement la façade et en assurent l'armature. C'est ainsi et à ce même étage que l'édifice s'anime curieusement : 3 bow-windows reposent sur des consoles métalliques qui contrastent soudainement avec la planéité de la façade.
Bien que référence de l'architecture industrielle, ce magnifique immeuble revendique également une inspiration Art Nouveau évidente avec un jeu de courbes. Quant aux contre-courbes métalliques du rez-de-chaussée,
"elles sont une référence formelle à l'art floral si cher à l'Art Nouveau", intervient Stefano Favretto.
Les travaux, qui ont duré 12 mois et qui viennent tout juste de s'achever, comprenaient donc la remise aux normes de sécurité et de confort des 8 niveaux que compte ce géant d'acier de 5.300 m2. L'accessibilité aux personnes handicapées a également été revue. Ce chantier d'un montant de 8 millions d'euros HT intégrait aussi tout le ravalement des façades et le remplacement de l'ensemble des équipements techniques afin d'améliorer grandement son rendement énergétique.
Ainsi le hall d'entrée, spacieux et lumineux, laisse réapparaître en son centre les éléments porteurs verticaux d'époque. Les vastes plateaux ouverts sont redevenus utilisables dans leur intégralité, et la cour intérieure, revalorisant le contraste entre la brique et l'acier, apporte une lumière supplémentaire. Quant aux choix des matériaux pour les prestations intérieures,
"il a été dicté par la rigueur de l'architecture industrielle".
Grâce aux études stratigraphiques, la façade a retrouvé sa couleur d'origine. Elle est passée d'un bordeaux/rouge à un vert d'eau.
Courbes métalliques - L'ancien Parisien Libéré se pare de vert
Courbes métalliques - rue Réaumur © Studios Architecture
Trois bow-windows reposent sur des consoles métalliques.
Courbes métalliques - L'ancien Parisien Libéré se pare de vert
Porte principale - L'ancien Parisien Libéré se pare de vert
Porte principale - rue Réaumur © Studios Architecture
La porte principale du 124 rue Réaumur dans le 2ème arrondissement de Paris.
Porte principale - L'ancien Parisien Libéré se pare de vert
Porte cochère - L'ancien Parisien Libéré se pare de vert
Porte cochère - rue Réaumur © Studios Architecture
La deuxième porte cochère.
Porte cochère - L'ancien Parisien Libéré se pare de vert
Luminosité - L'ancien Parisien Libéré se pare de vert
Luminosité - rue Réaumur © Studios Architecture
Les bow-windows permettent d'assurer un maximum d'éclairage.
Luminosité - L'ancien Parisien Libéré se pare de vert
Vaste plateau - L'ancien Parisien Libéré se pare de vert
rue réaumur © Studios Architecture
Au 4ème étage, les vastes plateaux sont redevenus utilisables dans leur intégralité.
Vaste plateau - L'ancien Parisien Libéré se pare de vert
Balcon - L'ancien Parisien Libéré se pare de vert
Balcon - rue réaumur © Studios Architecture
Balcon - L'ancien Parisien Libéré se pare de vert
Eléments porteurs - L'ancien Parisien Libéré se pare de vert
Eléments porteurs - rue Réaumur © Studios Architecture
Les éléments porteurs verticaux sont d'époque.
Eléments porteurs - L'ancien Parisien Libéré se pare de vert
Cour intérieure - L'ancien Parisien Libéré se pare de vert
Cour intérieure - rue réaumur
La cour intérieure qui accueillera début 2010 une grande verrière.
Cour intérieure - L'ancien Parisien Libéré se pare de vert
Hall d'accueil
Hall d'accueil - rue Réaumur
Le projet du hall d'accueil.
Hall d'accueil
Après le bordeaux...
Après le bordeaux... - rue Réaumur © Studios Architecture
Nouvelle couleur vert d'eau pour cette façade après les travaux.
Après le bordeaux...
Fiche technique
Maître d'ouvrage : OFI REIM Maître d'œuvre, architecture : Studios Architecture Superficie : surface hors d'œuvre nette 5.521 m2 Coût des travaux : 8 millions d'euros hors taxe Durée des travaux : 12 mois Propriétaire : Lazurite SAS Expertise façade : Cabinet Coulon & associés Gros-œuvre : SPTR Panneaux de façade : Baudin - Chateauneuf Charpente métallique : ESDGI Couverture : Gendon