Suite de l'interview - architectes dans les classes © Affiche de l'opération - DR
Maison à part: Comment se déroule concrètement cette opération, et quand débute-t-elle ?
L. L : Le projet sera opérationnel d'ici à fin 2010. Si un enseignant souhaite recevoir un architecte dans sa classe, il lui suffit de prendre contact avec le CAUE de son département. Pareil pour les parents d'élèves, qui peuvent bien sûr faire part de cette opération auprès de l'établissement de leurs enfants. Du côté des architectes, nous allons lancer un appel à candidature début novembre par voie de mail, il suffira de s'inscrire auprès de l'Ordre des architectes d'Île-de-France qui réunira les volontaires pour une demi-journée d'information, à l'occasion de laquelle sera distribué le "
Guide à l'usage des architectes" intervenant en milieu scolaire, édité par l'Ordre des architectes d'Île-de-France dans le cadre de cette action. Les architectes seront ensuite contactés par les CAUE de Paris, de Seine-et-Marne, de Seine-Saint-Denis ou du Val-de-Marne qui leurs proposeront des créneaux d'intervention. Pour les départements dont les CAUE ne sont pas partenaires de l'opération (78, 91, 92 et 95), les architectes pourront se rapprocher directement des établissements scolaires, en informant l'Ordre de leur démarche afin de bénéficier des outils dédiés.
De plus, cette action va faire l'objet d'une large campagne de communication dans toutes les écoles et tous les établissements scolaires de la Région Île-de-France, à travers des affiches et des flyers. Tous ces supports seront également disponibles en téléchargement.
Maison à part: Quels sont les objectifs de l'action à court et moyen terme ?
L.L : L'initiative "Les architectes dans les classes" s'adresse potentiellement à plus d'un million d'élèves des 4.300 établissements des académies de Paris et Créteil, du C.P à la terminale. Il y a un objectif quantitatif, à l'échelle du Grand Paris et nous souhaitons qu'un maximum de jeunes soit en contact avec un architecte. Les futurs citoyens ne doivent pas ignorer leur cadre de vie, mais le comprendre comme un enjeu de société et l'aborder comme un atout, avec lequel les architectes vont les familiariser. A la campagne, on vit au rythme des saisons, à la ville, on doit apprendre à vivre au rythme de la ville, de l'urbain car cela ne va pas de soi. Les citoyens doivent être exigeants vis-à-vis de l'architecture et des politiques, et les architectes ont besoin d'interlocuteurs compétents ! Ce projet donne rendez-vous à l'ensemble de la population francilienne avec la ville et l'architecture.
Maison à part : Au final, que souhaiteriez-vous que les élèves retiennent ? Que souhaitez-vous transmettre ?
L.L : La notion fondatrice de cette action, c'est le désir d'architecture et le plaisir de la ville. Nous voulons le partager avec les élèves. Parler d'architecture dès l'école doit préparer chaque enfant à devenir un citoyen éclairé. Cette action porte trois enjeux. Pour les élèves, il s'agit d'apprendre à lire l'architecture, la ville, l'environnement sous l'angle du plaisir et saisir l'importance de la qualité du cadre de vie dont ils seront demain les acteurs. Pour les enseignants, il s'agit, à travers l'histoire des arts, de créer des liens entre l'école et le monde professionnel. Et pour les architectes, l'objectif est de partager leur culture avec le jeune public et susciter le désir d'architecture, auquel tout le monde a droit.
Propos recueillis par Céline Galoffre.
Renseignements :
Site de l'ordre des architectes d'IDF