Selon les chiffres d'une étude de l'Observatoire des crédits aux ménages (OCM), 79% des ménages optent pour l'assurance-emprunteur proposée par leur banque. Une preuve supplémentaire de la méconnaissance de la loi Lagarde de 2010, qui ouvrait le marché à la concurrence.
A la veille du vote définitif, le 13 février 2014, de la loi Hamon, qui statue sur l'assurance-emprunteur, la Fédération bancaire française (FBF) s'est intéressée à la vision qu'ont les consommateurs de cette assurance obligatoire, souscrite pour garantir un prêt immobilier.
L'étude de l'Observatoire des crédits aux ménages (OCM) de la FBF, menée en décembre 2013, révèle notamment que 79% des foyers optent encore pour le contrat d'assurance de leur banque,
malgré l'ouverture du marché à la concurrence instaurée par la loi Lagarde de 2010. Un constat déjà fait depuis plusieurs années.
77% ne connaissent pas la couverture pour incapacité de travail
L'étude révèle également un certain nombre de méconnaissances. Si près de 80% des consommateurs ayant contracté un prêt immobilier depuis 2010 savent que l'assurance-emprunteur garantit le décès, seuls 57% d'entre eux connaissent la couverture pour cause d'invalidité, et 23% savent qu'ils peuvent être couverts en cas d'incapacité de travail. Des résultats insuffisants, selon l'association Assurance-emprunteur citoyen (ARC), qui rappelle que
"l'essentiel des différences entre les contrats se situent sur la garantie incapacité de travail".
L'étude interrogeait des ménages ayant souscrit un crédit immobilier dans les 3 dernières années ou ayant l'intention d'en souscrire un dans le premier semestre 2014. Plus de 83% d'entre eux sont au courant de l'ouverture à la concurrence du marché de l'assurance-emprunteur. Il est, cependant, dommage que l'OCM n'ait pas questionné plus largement la population, afin de connaître le retentissement de la loi Lagarde et celle, encore en cours, de la loi Hamon.
Parmi ces consommateurs, un tiers seulement a fait jouer la concurrence, et 21,1% ont finalement opté pour l'assurance-emprunteur d'un organisme autre que leur banque. L'UFC-Que choisir avait déjà regretté que
seules 14% des personnes ayant signé un prêt aient fait appel à la concurrence. La principale raison invoquée est le prix (78,1% des personnes ayant choisi un organisme différent), loin devant la simplicité (14,1%) et la qualité des garanties proposées (14,1%).
Même constat parmi les emprunteurs ayant choisi leur banque sans s'intéresser aux offres concurrentes : la facilité est de mise, pour 63% d'entre eux.
"Un chiffre alarmant pour une assurance qui représente 25% du coût du crédit", selon l'AEC. Un choix réalisé pour limiter le nombre d'interlocuteurs (34,4% d'entre eux), pour simplifier les démarches (31,2%), par manque de temps (19%), voire par méconnaissance de l'ouverture du marché (19,6%).
"Pourtant, ce ne sont pas les aspects pratiques qui doivent primer dans le choix de son assurance emprunteur, mais l'analyse des garanties les mieux adaptées à son profil, sa situation et ses évolutions", regrette l'assureur MetLife dans un communiqué.
Enfin, 16,2% des emprunteurs ont choisi le contrat d'assurance proposé par leur banque après l'avoir comparé avec les offres concurrentes. Là encore, le prix (59,2% des réponses) et la simplicité des démarches (40,8%) sont les principales motivations. Mais l'on notera aussi que 20,4% des personnes interrogées affirment ne pas avoir trouvé d'autre organisme pour comparer les offres, et que 8,2% déclarent que le contrat de l'organisme concurrent a été rejeté par la banque !
Une pratique déjà dénoncée par l'UFC-Que choisir.