Ameublement - meubles © MAP / C.C
Selon une étude de l'IPEA (Institut de Prospective et d'Etudes de l'Ameublement), le marché du meuble domestique français a reculé de 2,9% en 2013 et atteint son plus bas niveau depuis 2009. Seul le secteur de la literie observe un bilan positif. Détails.
2013, une année bien terne pour les professionnels de l'ameublement. La FNAEM (Fédération du Négoce de l'Ameublement et de l'Equipement de la Maison), l'UNIFA (
Industrie Française de l'Ameublement) et l'IPEA (Institut de Prospective et d'Etudes de l'Ameublement) ont livré leur traditionnel bilan annuel du marché du meuble domestique français. Résultat : le chiffre d'affaire atteint 9,27 milliard d'euros en 2013, soit un recul de 2,9% par rapport à 2012. Il s'agit du plus bas niveau depuis l'année 2009 (9,35 M euros).
"La conjoncture économique difficile (chômage élevé, baisse des constructions) n'a épargné aucun acteur du secteur de l'ameublement. En effet, les consommateurs français ont préféré épargner en 2013 à cause d'un pouvoir d'achat en berne et devraient reporter leurs achats en 2014 " a indiqué la FNAEM.
La situation précaire de l'activité du meuble domestique s'explique aussi par un marché de la construction lui aussi en chute (-9% de transactions immobilières fin 2013).
Les produits de la literie, objets déco et dressing progressent comme en 2012
Parmi les produits mobiliers, seule la literie sort la tête de l'eau et observe une croissance positive (1,6%). Selon l'IPEA, les campagnes promotionnelles répétées de la grande distribution ont dynamisé le secteur et ainsi dopé les ventes.
Les autres produits de l'ameublement ont tous vu leurs résultats dans le rouge par rapport à l'année 2012. Les ventes d'équipements de la cuisine se maintiennent à un niveau stable (-1%). Fortement dépendants de l'immobilier, les professionnels du secteur ont réussi à la limiter la casse malgré les baisses des
permis de construire. Sa part de marché s'élève à 25,2%, ce qui fait de la cuisine un des biens d'équipements les plus dynamiques du secteur.
Le marché des meubles meublant a quant à lui observé une forte chute de sa croissance en 2013 (-5,4%). Seules les ventes d'objets de décoration connaissent des résultats positifs.
Du côté des chambres, les achats de dressing ou d'armoires dressing se sont multipliés profitant d'une croissance démographique française élevée.
La famille des canapés, fauteuils et banquettes voit elle aussi ses ventes reculer (-3,4%), en partie lié aux sites en lignes qui privilégient des politiques de prix agressives.
L'étude de l'institut s'est aussi intéressée aux résultats des circuits de distribution spécialisés ou non. Premier constat, les magasins spécialisés ont mieux résisté (-2,6%) que les non spécialisés (-5,1%).
Parmi les plus touchés par la chute des ventes, les ameublements en milieu de gamme (-5,7%) et haut de gamme (-4,8%). En cause : le report d'achat et le déficit de fréquentation des enseignes d'ameublement. Du côté du jeune habitat (Fly, IKEA, Alinéa) les enseignent voient leur activité en baisse de 4,2% en 2013.
Chez les circuits non spécialisés, les enseignes de ventes à distance se voient de plus en plus concurrencer par les sites en ligne indépendants (-11%) qui appliquent des prix relativement bas.
Les grands magasins ou hypermarchés (-14,9%) observent depuis quelques années la décision de certaines enseignes de se séparer du meuble dans leurs rayons.
Selon l'IPEA, les intentions d'achats des ménages français sont annoncées en hausse pour l'année 2014 au vue de la faible consommation constatée l'an dernier.
En particulier les biens d'équipement de la literie où près de 18,3% des personnes interrogées prévoient d'en acheter contre 14,8% en 2013.
En revanche, les prix devraient être touchés par l'augmentation des taxes (TVA, taux d'imposition) et cela risque de ne pas faciliter le retour à la consommation.