L'appartement se trouvant dans un immeuble ayant autrefois été un entrepôt - la façade en a d'ailleurs été conservée par le promoteur immobilier -, l'architecte d'intérieur a décidé de se servir de ce passé comme base de travail. "La thématique industrielle s'est imposée comme une évidence", explique-t-elle. "Concrètement, je me suis évertuée à recréer du faux ancien et cela m'a notamment amenée à introduire dans l'appartement des matériaux bruts comme la pierre, le béton et le métal". Ci-dessus le plan de l'appartement avant l'intervention de l'architecte d'intérieur.

Autrefois blancs et lisses, les murs se parent désormais de briques - c'est le cas entre la cuisine et le séjour (photo à droite)-, de béton - l'intégralité du mur de l'entrée est recouvert d'un enduit aspect béton brut - et de métal via des verrières d'atelier installées en guise de cloisons pour la salle de bains et de façades de placards dans la cuisine. Pour apporter une dynamique supplémentaire aux murs, les portes ainsi que les radiateurs ont été peints en gris.

Le propriétaire étant un jeune retraité vivant seul, Elodie Sagot a également cherché à donner à l'appartement une âme masculine. "Pour que mon client se sente bien dans l'appartement, il fallait qu'il lui ressemble. Il a donc choisi les couleurs qu'il aimait", indique-t-elle. La palette chromatique se révèle au final très sombre avec un mélange de bleu, de gris et de vert qui se combinent pour créer un cadre très cosy, très intimiste. Ci-dessus une vue de la chambre, pièce particulièrement représentative de cette idée.

Pour rendre l'appartement plus agréable à vivre, l'architecte d'intérieur a également revu son agencement, en particulier la circulation entre les différents espaces. "Le point noir de l'appartement était l'entrée, se souvient-elle. Elle était aveugle donc très sombre et comportait pas moins de sept portes ce qui donnait une drôle de première impression". Afin d'y faire entrer la lumière et de casser son isolement par rapport au reste de l'appartement, deux pans de murs ont été abattus. Un autre implanté verticalement a été conservé. Il fait office d'îlot puisque l'on peut tourner autour de lui. Résultat : l'entrée communique désormais avec la pièce à vivre et l'on dispose de plusieurs chemins de circulation possibles pour la rejoindre.

Dans la salle de bains, seuls le carrelage au sol et la cabine de douche ont été conservés. Blancs à l'origine, les murs ont été enduits de béton ciré bleu et habillés de briques. Une table de bistrot est venue remplacer le meuble vasque d'origine, faisant souffler sur la pièce un style Art Déco. Style renforcé par la présence des appliques et du miroir, éléments aux lignes emblématiques des années 50.

Autrefois nichée dans un petit coin, la cuisine s'est ouverte pour devenir une pièce traversante. Inscrite dans la même perspective que la salle de bains, elle fait corps avec elle, grâce notamment à ses portes de placards façon verrières d'atelier qui se confondent avec celles installées en guise de cloisons de la pièce d'eau, mais en même temps elle s'en distingue, notamment par sa couleur dominante, un vert clair qui tranche avec le reste de l'appartement. On note que les portes, en verre dépoli, camouflent parfaitement la hotte de la cuisine (à droite sur la photo).

La pièce à vivre se partage en deux zones distinctes : d'un côté la salle à manger dans laquelle trône une grande table et, de l'autre, le salon. "Pour parvenir à un tel espace, mon client a fait le choix de ne conserver qu'une des trois chambres prévues au départ", signale Elodie Sagot. La pièce est volontairement peu meublée de manière à laisser la possibilité au propriétaire s'approprier les lieux à sa guise, notamment pour s'adonner à son activité de prédilection : la peinture.

Entièrement peinte en noir, la chambre laisse éclater un côté masculin et intimiste. L'architecte d'intérieur révèle avoir particulièrement travaillé sur les matières et les motifs pour arriver à créer un tel cocon. Sur ce fond dense, les œuvres du propriétaire se détachent et sont particulièrement bien mises en valeur.

Pour faire écho aux tapis et coussins du salon ainsi qu'à la tête de lit de la chambre, les murs du bureau ont été habillés d'un papier-peint au motif graphique. Autrefois dissociées les unes des autres, les pièces ont toutes désormais un lien. Une unité qui manquait cruellement avant l'intervention de l'architecte d'intérieur.

Lieu : Montrouge (92) Surface : 85 m2 Programme : Relooker et réorganiser un appartement neuf livré en décembre 2004 Maître d'œuvre : Elodie Sagot (www.elodiesagot.com) Durée chantier : 8 semaines Budget : 75.000 euros