"Le vieillissement de la population française est inéluctable". C'est l'INSEE qui l'affirme, dans une étude sur la démographie en 2050. Selon l'institut, en 2060, 32,2% des 73,6 millions de Français auront plus de 60 ans, et 16,2%, plus de 75 ans, soit une part presque deux fois plus importante qu'aujourd'hui. Si l'espérance de vie augmente, les conditions de vie, elles, ne s'améliorent pas toujours. Dans son rapport sur l'adaptation de la société au vieillissement de la population, Luc Broussy évoque l'explosion des "très vieux valides", ces personnes âgées de 80 ans et plus, en suffisamment bonne santé pour vivre chez elles. Le conseiller général du Val-d'Oise rappelle malgré tout que le nombre de seniors en perte d'autonomie devrait augmenter de 400.000 d'ici 2030 (chiffres INSEE).

Adapter les logements sans stigmatiser les seniors

Difficultés pour marcher, s'assoir et se relever, se tenir debout longtemps, attraper certains objets, perte de mémoire ou de la notion du temps, vue et ouïe qui baissent... Autant d'obstacles majeurs au maintien à domicile de certaines personnes âgées. Luc Broussy prône une adaptation des logements existants dès maintenant, de manière à ce que "le quinqua d'aujourd'hui puisse vivre [en 2040] sa vieillesse dans un logement adapté". Fin 2013, l'Agence nationale de l'habitat (Anah) et la Caisse nationale d'assurance vieillesse (Cnav) estimaient que seuls 6% des logements étaient adaptés au vieillissement de la population. Message entendu par l'État, qui lance, en février 2014, un plan d'adaptation de 80.000 logements. En plus des aides au maintien à domicile, comme l'APA (allocation personnalisée d'autonomie), des crédits d'impôts et aides à l'équipement de l'ANAH existent également. Aménager les logements pour des personnes âgées, oui, mais pas en transformant leurs habitations en simili-chambre d'hôpital ! "Ne pas stigmatiser", répète Corinne Wlosik, chef de projet innovation du Conseil général du Bas-Rhin, département qui soutient régulièrement des projets d'aide à l'autonomie des séniors. "Les professionnels de l'habitat et de la construction se mobilisent déjà et proposent de vraies innovations", nous explique-t-elle. A l'image de Lapeyre, qui lance un Guide la maison accessible, recensant tous les équipements vendus par l'enseigne, ainsi que les aides financières existantes pour l'aménagement d'un logement. Un risque de chute plus élevé dans la salle de bains La pièce qui inspire le plus les fabricants ? La salle de bains ! C'est là que la plupart des 450.000 chutes à domicile se déroulent chaque année. 70% des chutes mortelles des seniors surviennent au sein même de leur logement, souvent mal agencé. Parmi les autres risques liés aux pièces d'eau, les brûlures, au contact de l'eau ou des tuyaux d'eau chaude. Mais c'est surtout l'accès à la baignoire qui s'avère complexe pour les personnes âgées. En pages suivantes, découvrez des équipements conçus pour favoriser l'accessibilité de la salle de bains aux personnes âgées.