Avant/après : peu conventionnel, un 32 m2 optimisé © Cyril Rheims
La propriétaire d'un ancien deux-pièces mal agencé, et à la forme peu commune, a fait appel à un architecte afin d'optimiser la surface, sans perdre de mètres carrés.
Confrontée à l'état vieillissant et décati d'un ancien deux-pièces de 32 m2, sa propriétaire a souhaité faire table rase de l'existant pour répondre au mieux à ses besoins quotidiens. L'appartement étant
structurellement mal agencé, elle a donc sollicité
l'architecte DPLG Cyril Rheims, afin de mener à bien son projet. Familier des
petites surfaces, il a ainsi su répondre astucieusement à toutes les contraintes spatiales.
Tenir compte des habitudes et du mode de vie de la cliente, imaginer un logement coloré et dynamique,
optimiser une configuration difficile, intégrer les anciens conduits de cheminée à l'espace, ou encore tirer profit d'une incroyable luminosité, sont autant d'objectifs que l'architecte s'était fixé, en aval du chantier, pour satisfaire la propriétaire, tout en respectant la structure.
"Plus il y a de contraintes, plus l'on peut trouver de solutions rigolotes", s'enthousiasme-t-il.
Dépose des cloisons puis recomposition de l'espace, création d'une fenêtre en imposte, élévation d'une verrière aux lignes très graphiques, construction d'une estrade et de rangements sur-mesure... Près de quatre mois ont été nécessaires pour achever ce projet complexe et ardu, brillamment exécuté.
Zoom en images sur cette petite surface étonnante et colorée.
Un appartement à la forme peu conventionnelle
Un appartement à la forme peu conventionnelle © Cyril Rheims
Dans ce petit appartement
"à la configuration peu conventionnelle, en sorte de pointe de diamant, où aucun mur n'est parallèle à un autre", comme l'analyse justement Cyril Rheims,
"on a tout purgé". En effet, l'espace a été intégralement repensé, l'architecte faisant fi de la cuisine sombre, fermée et tout en longueur (en haut du plan) ainsi que de la chambre cloisonnée, au profit d'une optimisation du moindre mètre carré. Le logement ne subit désormais plus la structure, il en tire avantage.
Un appartement à la forme peu conventionnelle
Une cuisine lumineuse ouverte sur la pièce à vivre
Une cuisine lumineuse ouverte sur la pièce à vivre © Cyril Rheims
Cet appartement jouit d'un atout indéniable : des fenêtres de toutes parts. La propriétaire souhaitant une pièce semi-fermée pour la cuisine, l'architecte a donc rusé afin de ne pas obstruer la lumière ni casser les volumes.
Ici à droite de la porte d'entrée, un bloc a été dressé, abritant des rangements, le tableau électrique et le réfrigérateur (du côté de la cuisine), créant une petite entrée. Au sol, des carreaux de ciment ont été choisis pour
"symboliser l'espace cuisine", nous explique le maître d'œuvre, et rompre avec la sobriété du parquet contrecollé de la pièce à vivre.
La fenêtre en imposte, donnant sur la salle de bains, permet de profiter d'encore un peu plus de lumière. Pour la couleur, que la cliente apprécie beaucoup, et très présente graphiquement,
Cyril Rheims a fait appel à une décoratrice.
Une cuisine lumineuse ouverte sur la pièce à vivre
Une petite verrière fixée au plafond pour contenir les odeurs
Une petite verrière fixée au plafond pour contenir les odeurs © Cyril Rheims
A l'écoute de sa cliente, soucieuse d'éviter la diffusion des odeurs dans le reste de son habitat, le maître d'œuvre a fait installer une hotte au-dessus des plaques électriques. Mais, plus que cela, inspiré par l'architecte Auguste Perret, adepte de ce subterfuge, il a fait le choix d'une petite verrière fixée au plafond. Non seulement cette installation marque un peu plus la cuisine sans la cloisonner, mais, elle permet de retenir les odeurs qui montent naturellement. Le bar, ouvert sur le séjour, sert autant de plan de travail que de table à manger, et concède une grande convivialité.
Une petite verrière fixée au plafond pour contenir les odeurs
Un coin bureau articulé autour d'anciens conduits de cheminée
Un coin bureau articulé autour d'anciens conduits de cheminée © Cyril Rheims
Le coin bureau est une demande de la propriétaire. Le mur en biais, autour duquel il s'articule, est une contrainte structurelle dont l'architecte a dû s'accommoder, puisqu'il contient d'anciens conduits de cheminée. Le vert d'eau est un deuxième écho au mur de la cuisine, et permet de marquer cet espace. Tout en contrastant, il se marie harmonieusement avec le bois clair du plateau et des rangements.
Un coin bureau articulé autour d'anciens conduits de cheminée
Une salle de bains optimisée et gorgée de lumière
Une salle de bains optimisée et gorgée de lumière © Cyril Rheims
La salle de bains est desservie par un sas dont la profondeur permet d'abriter des placards. On retrouve les mêmes carreaux de ciment que dans la cuisine, très impactants visuellement.
Sur une surface très réduite (3,50 m2), le maître d'œuvre est parvenu à optimiser la pièce. Une petite marche a été conçue, avant l'accès aux toilettes, pour faire passer les canalisations. Au-dessus des toilettes, un séchoir étirable a été judicieusement installé. Avec la présence d'une grande fenêtre, l'espace est très lumineux et permet donc, indirectement, d'éclairer un peu plus la cuisine, grâce à la fenêtre en imposte (ici à gauche).
Une salle de bains optimisée et gorgée de lumière
Une verrière aux lignes graphiques pour isoler la chambre
Une verrière aux lignes graphiques pour isoler la chambre © Cyril Rheims
Afin d'isoler la chambre, sans la couper de la lumière du salon, Cyril Rheims s'est fondé sur le nombre d'or* pour imaginer une grande baie, aux lignes graphiques assurément contemporaines, d'inspiration Mondrian. Vitrage transparent et cathédrale (verre translucide non lisse) sont alliés
"pour un savant jeu de transparence", souligne l'architecte. La ferronnerie répond avec cohérence à celle de la cuisine. Des profilés métalliques, peints en noir, encadrent avec finesse l'entrée dans l'espace nuit.
* le rapport qui donne une harmonie parfaite
Une verrière aux lignes graphiques pour isoler la chambre
L'estrade de la chambre abrite un second couchage
L'estrade de la chambre abrite un second couchage © Cyril Rheims
La hauteur sous plafond de l'appartement (2m58) a permis de penser une estrade qui répond aux attentes de la cliente,
"qui souhaitait pouvoir recevoir des proches pour la nuit", explique le maître d'œuvre. Cette estrade (45 cm), qui singularise le logement et lui donne du charme, abrite effectivement un second couchage, que l'on peut faire coulisser au niveau du salon, ainsi qu'un tiroir de rangements. Des placards sur-mesure ont été construits et s'adaptent au biais du mur, tandis que le vert d'eau apporte de la douceur.
"Il y a eu une question de contrainte spatiale pour caser le lit sur 15-20 cm", ajoute l'architecte. Problème qui a été résolu grâce à une niche, orchestrée avec brio.
L'estrade de la chambre abrite un second couchage
Avant/après : peu conventionnel, un 32 m2 optimisé
Avant/après : peu conventionnel, un 32 m2 optimisé - Une petite verrière fixée au plafond pour contenir les odeurs © Cyril Rheims
Fiche technique
Projet : restructuration complète d'un 32 m2
Lieu : non communiqué
Maître d'ouvrage : privé
Maître d'œuvre : Cyril Rheims (
www.cyrilrheims.com)
Superficie : 32 m2
Durée des travaux : environ 4 mois
Budget : 73.600 €
Avant/après : peu conventionnel, un 32 m2 optimisé