Architecte mais aussi designer, Lofti Sidirahal, a porté une attention toute particulière à l'architecture et a décidé "d'adapter les éléments vernaculaires observés pour exprimer l'essence du patri¬moine local dans ce nouveau ressort". Pour cela, il a utilisé les éléments iconiques de l'archi-tecture Omanaise pour les intégrer et les réinterpréter de manière contemporaine. Dans une note architecturale, il précise : "Le concept reflète ainsi le langage de l'architecture des forts de la région de Nizwa, classés au Patrimoine mondial de l'Unesco. L'Anantara Jabal Al Akhdar invite ses hôtes dans des remparts modernes inspirés par les citadelles de montagnes abruptes, aux intérieurs contemporains et sophistiqués".

L'ensemble des constructions de cet hôtel se distingue par des lignes pures et délicates se fondant dans la géographie du site. L'hôtel se démarque aussi par l'harmonie des lignes architecturales utilisées.

Quel que soit l'endroit où les résidents se trouvent, la vue est toujours mise en avant. Par exemple, certaines terrasses en bordures de falaise sont entourées de garde-corps en verre. Et même les piscines sont à débordement pour donner cette impression de prolongement vers l'horizon. Cependant, pour préserver l'intimité des visiteurs, des espaces protégés des regards ont été créés.

Dans le détail, l'Anantara Al Jabal Al Akhdar héberge un total de 115 chambres et villas de luxe avec vue sur la falaise ou sur les jardins, qui se veulent paisibles, explique l'agence. Les 82 chambres de l'hôtel disposent d'un balcon spacieux pour admirer la vue. De leur côté, les 33 villas "offrent une escapade intime, avec piscine privée à débordement donnant sur la falaise ou abritée dans un jardin exotique", décrit la note architecturale.

Sur ce site exceptionnel, l'architecte a souhaité "susciter des émotions inspirées par la vue, l'architecture et le paysage". Pour cela, il a alors découpé l'expérience du visiteur en séquences. Lofti Sidirahal explique : "Nous avons conçu l'entrée en ayant à l'esprit l'idée d'une forteresse. L'extérieur, avec ses grandes portes en bois, inspire la force et la majesté. On est presque impressionné par la rigueur de ce premier abord. Mais une fois entré, une rupture se produit grâce à l'évidente délicatesse des intérieurs et une certaine volupté qui se dégage des matériaux et motifs convoqués dans le projet".

Pour l'Anantara Al Jabal Al Akhdar, posé au sommet des canyons, Lofti Sidirahal a imaginé des ambiances reposantes. Ainsi, dans le lobby, "les clients sont accueillis par une paisible fontaine en granit noir rappelant la pierre sombre du site, placée sous un dôme géodésique en bois plus de dix mètres de diamètre", souligne la note architecturale.

Au coeur du resort, un braséro prend place au milieu de la cour. "Un cadre géant resserre la perspective du côté des montagnes, augmente la profondeur du paysage et du panorama, qui s'étendent au-delà des terrasses, des jardins et de la montagne", décrit l'Atelier Pod. Une tour positionnée à l'ouest de la propriété campe un Burj - ancien donjon Omanais - et se distingue par sa courbure conique et la rampe qui l'encercle. Cet édifice abrite le restaurant gastronomique au rez-de-chaussée et le bar au 1er étage. Les deux espaces sont traversés par une constellation de luminaires suspendus au-dessus d'un bassin central.

L'intérieur du ressort rappelle la culture locale tout en apportant une vision plus contemporaine et plus intemporelle. "Des couleurs chaudes et un style minimaliste évoquent l'art local, avec des lanternes arabesques et des poteries artisanales. Les rosiers, les grenades et les fossiles marins emblématiques de la région s'inscrivent comme des motifs récurrents dans le design intérieur", précise l'agence de Lofti Sidirahal, l'Atelier Pod. Il est précisé aussi que plus de 80 pièces de mobilier ont été dessinés sur mesure par Lotfi Sidirahal et son équipe comme des "interprétations contemporaines du design traditionnel omanais". Le designer a utilisé les motifs et les détails architecturaux trouvés dans les cadres des portes, les plafonds anciens et les coffres traditionnels afin de générer une ligne de meubles complète adaptée aux normes de l'hôtellerie de luxe.

"Malgré une culture et un art de vivre parmi les plus riches de la région, en matière de mobilier il a fallu quasiment tout inventer", explique Lofti Sidirahal indiquant que lui et son équipe se sont "inspirés de détails ornementaux de l'architecture locale pour dessiner un mobilier adapté à l'idée que l'on peut se faire de l'hôtellerie de luxe Omanaise". Un travail qui a été apprécié et remarqué. "On nous a dit par la suite que ces intérieurs paraissaient parfaitement authentiques et en adéquation avec l'histoire du pays. C'est une des plus beaux compliments que l'on nous ai fait, puisqu'inventer l'identité pour ce mobilier était clairement un challenge important du projet", commente Lofti Sidirahal.