Le designer Thomas De Lussac présente quelques-unes de ses pièces jusqu'au 31 août à la Galerie 208 Chicheportiche, à Paris. Des créations pleines d'humour qui jouent à détourner les codes établis de notre environnement immédiat. Rencontre.
Galerie 208 Chicheportiche, boulevard Saint-Germain à Paris, mercredi 8 juillet, 10h30. Thomas De Lussac arrive d'un pas pressé, il est en retard. Il s'excuse : la veille, la soirée de vernissage de l'exposition à laquelle il participe s'est prolongée jusque tard dans la nuit. Il est venu dans une tenue décontractée : jean, baskets, pull noir et sacoche en bandoulière. A peine a-t-il franchi la porte de la Galerie, qu'il jette un œil à ses pièces : ses fameuses lampes
Moonwalk dont la silhouette rappelle celle des personnages des feux rouges, ses appliques murales en forme de panneaux de signalisation, ses vases plots... Tout est là, il est rassuré, l'entretien peut commencer.
Sur le ton de la confidence, il relate les étapes de son parcours : d'abord un baccalauréat littéraire puis un Master en marketing international en Californie. Des études brillantes mais entreprises sous la pression de ses parents et qui, par conséquent, ne lui permettent pas de s'épanouir. Car, ce qu'il a toujours aimé au fond de lui, c'est écrire et dessiner, deux actes où
"l'on exprime quelque chose par le geste" et que seul le design lui a finalement permis de concilier. Il raconte avoir commencé à dessiner ses premiers meubles
"presque en secret" tout en menant de front une carrière d'agent commercial à l'export dans le domaine de la décoration. A l'époque, son univers est marqué par une double influence : celle de sa mère architecte d'intérieur qui explique son exigence sur la forme de l'objet et celle de son père, gérant forestier, de laquelle découle son attirance naturelle pour le bois.
Avec ses meubles aux formes épurées et confectionnés à partir d'essences nobles, la table basse
Quadra notamment, le jeune designer parvient à séduire Roche Bobois. Commence alors une étroite collaboration avec la marque :
"je me suis adapté à son style de meubles qui sont à la fois contemporains et confortables", explique-t-il. Thomas reste fidèle au bois mais s'amuse à le faire cohabiter avec d'autres matériaux : de l'inox, du plastique, de l'aluminium brossé... Très vite, le succès est au rendez-vous : la table basse
Osmose dont la forme ovale fait entrer de la douceur dans les intérieurs, caracole en tête des ventes. En 2000, conforté par ce succès, il fait
"le grand saut" en créant sa marque propre. La collection
"Studio" est lancée. Tout en restant dans la veine du
"design chic" qui l'a fait connaître, le designer diversifie les supports : lampes, tables basses, consoles, lits, tables de chevet, canapés, fauteuils...
Thomas De Lussac © C.Chahi
Silence... D'un seul coup, Thomas de Lussac interrompt son récit, il est distrait par l'entrée d'un visiteur qui prend des renseignements sur l'une de ses pièces auprès de la galeriste. Il s'agit d'une applique murale dont la forme et le motif sont inspirés d'un panneau de signalisation. Le passant a eu un coup de foudre et, en quelques minutes, la vente est conclue. Un sourire s'affiche sur les lèvres du designer.
Humour poétique
Cette pièce, comme toutes celles qui sont présentées à la Galerie 208 Chicheportiche, fait partie de sa deuxième collection éponyme :
"T2L". Une deuxième collection qui n'a rien à voir avec la première. Le designer y révèle une autre facette de lui : il laisse s'exprimer
"son côté fantaisiste" en détournant de leur utilisation première des panneaux de la signalétique de la sécurité routière. Dans son univers, un plot réfléchissant est transformé en vase, un panneau routier triangulaire devient une applique murale, les personnages des feux rouges et ceux des sorties de secours sortent de leur contexte...
"J'essaye de donner à voir notre environnement immédiat sous un autre angle, de dédramatiser le quotidien", explique-t-il. Le tout souligné par un brin d'humour puisque sur les panneaux, par exemple, la situation de danger a été remplacée par une scène de séduction. Avec des armes de guerre transformées en vases, le designer incère également dans ses créations une note poétique... Des objets agressifs garnis de fleurs, belle image ! Thomas De Lussac regarde sa montre, il doit s'en aller. Ces pièces sont bien en place dans la galerie, il partl'esprit tranquille.
Pour découvrir les créations les plus récentes de Thomas De Lussac, cliquez ici.
Vase "Welcome" - Thomas De Lussac, designer à l'humour décalé
Vase "Welcome" - Thomas De Lussac © Thomas De Lussac
Prix public indicatif : 290 €
Vase "Welcome" - Thomas De Lussac, designer à l'humour décalé
Vase et bougeoir "Dîne-Amitié"
Thomas de Lussac © Thomas De Lussac
Prix public indicatif bougeoir : 238 €
Vase et bougeoir "Dîne-Amitié"
Vase "Freeway" - Thomas De Lussac, designer à l'humour décalé
Vase "Freeway" - Thomas De Lussac © Thomas De Lussac
Prix public indicatif : 405 €
Vase "Freeway" - Thomas De Lussac, designer à l'humour décalé
Repose plat "A Table !"
Repose plat "A Table !" - Thomas De Lussac © Thomas De Lussac
Prix public indicatif : 45 €
Repose plat "A Table !"
Dérouleur Robot Trobo
Dérouleur Robot Trobo - Thomas De Lussac © Thomas De Lussac
Prix public indicatif : 54 €
Dérouleur Robot Trobo
Lampe Moonwalk - Thomas De Lussac, designer à l'humour décalé
Lampe Moonwalk - Thomas De Lussac © C.Chahi
Prix public indicatif : 187 €
Lampe Moonwalk - Thomas De Lussac, designer à l'humour décalé
Banc "SitUp" - Thomas De Lussac, designer à l'humour décalé
Banc "SitUp" - Thomas De Lussac © Thomas De Lussac
Prix public indicatif : 3.750 €
Banc "SitUp" - Thomas De Lussac, designer à l'humour décalé
Lit à baldaquin "Méditation"
Lit à baldaquin "Méditation" - Thomas De Lussac © Thomas De Lussac
Prix public indicatif : 3975 €
Lit à baldaquin "Méditation"