Pour la pétillante architecte, le pari était grand : métamorphoser des anciens locaux de travail en un logement cosy "esprit maison". Ici, tout était à créer : "L'ensemble était compartimenté en une multitude de petits bureaux. Il a fallu tout vider, décloisonner et désosser. Objectif : enlever toutes les parties verticales pour dégager de grands plateaux ", se remémore-t-elle. Afin d'offrir un espace de vie spacieux, des travaux ont été entrepris dans le sous-sol : "Nous avons creusé au niveau des caves pour voir émerger une partie souplex que nous avons aménagée soigneusement et sobrement".

Lors du chantier, quelques belles surprises sont apparues. La première, et pas des moindres, fut la découverte d'un escalier en pierre : "Il était impossible d'imaginer un tel élément. Pas question de le détruire. Au contraire. On a décidé de le restaurer et de le conserver", raconte l'architecte. De plus, il a été utilisé pour concevoir un puits de lumière, fortement apprécié pour embellir l'espace cuisine.

La cuisine, qui se veut une pièce agréable à vivre, dissimule, derrière les placards, les appareils ménagers.

En prolongation de la cuisine, toujours en sous-sol, autre endroit, autre ambiance. Et bien sûr autre escalier : "Celui-ci était prévu dans le programme initial", détaille Camille Hermand. Et de compléter : "Le fait que nous ayons deux escaliers, même si au premier abord cela fait perdre des mètres carrés, permet un gain d'espace libre, notamment en ressenti et en luminosité". Sans oublier que cela offre une circulation fluidifiée. Dans ce coin dédié au repos et à un bureau, place à un cocon tranquille dans des tons doux. Bardé de bois brut peint, le lieu se veut paisible et s'offre le luxe d'être illuminé par une verrière de forme carrée, accueillant auparavant le monte-charge de l'atelier de maroquinerie, et laissant entrer le jour.

Quant à la salle de bains, elle se trouve dans la partie la plus sombre du souplex. Lors des travaux, une étonnante trouvaille a réjoui les équipes : l'apparition de pierres de taille derrière le doublage. "Nous les avons entièrement nettoyées et restaurées, afin de donner du cachet à cette pièce". Au niveau du sol, ce sont des carreaux ciment du Vietnam qui ont été choisis de façon à mélanger plusieurs genres pour assurer une ambiance de bien-être.

Lorsque l'on grimpe les escaliers, on arrive sur un grand salon d'une trentaine de mètres carrés agrémenté d'une grande verrière.

Si auparavant, tout était cloisonné, sombre et sans parquet, c'est une véritable révolution qui a été opérée dans cet espace entièrement ouvert.

Le projet fait la part belle aux ouvertures et à la lumière naturelle.

Ainsi, une des deux chambres d'une dizaine de m2 prend place dans une sorte de boîte vitrée donnant sur la pièce à vivre : "Pour la façonner, nous avons récupéré les verres de l'ancienne maroquinerie", précise l'architecte, rappelant ainsi que rien ne se perd, tout se recycle !

La petite chambre accueille deux lits et se veut ouverte, tout en restant intime via l'esprit boîte vitrée.

Concernant la grande chambre (environ 12 m2) attenante à la petite, elle donne sur l'hôtel particulier, et est dotée de volets en bois en clin d'œil à celui-ci.

Pour décorer les chambres, les tons sobres et doux ont été privilégiés.

De la grande chambre, on peut voir le puits de lumière donnant sur la cuisine.

La partie couloir, véritable liaison du loft, se distingue par sa bibliothèque bleue qui s'étend sur deux niveaux : "Une astuce mise en place pour casser l'effet cave du souplex", précise Camille Hermand.

Enfin dernière touche de cette réhabilitation : l'impressionnant luminaire, élaboré par la designer Constance Guisset. Celui-ci vient se poser délicatement juste au-dessus de l'escalier donnant sur la cuisine : "Il fait pile la bonne dimension pour coiffer la trémie et il est léger et aérien", se félicite l'architecte. Une jolie coïncidence, agrémentée d'un peu de chance pour ce grand projet !