Des jambes et des pieds © MAP
Alors que jusqu'ici la pratique en était courante quoique complètement illégale, l'ouverture des magasins d'ameublement le dimanche est en passe d'être réglementée par un amendement voté par le Sénat le 14 décembre dernier. Détails de la mesure et réactions des syndicats.
Le Sénat a adopté le 14 décembre un amendement au projet de loi sur la consommation, autorisant l'ouverture des magasins d'ameublement le dimanche. Jusqu'ici, ces derniers s'exposaient à des poursuites judiciaires en ouvrant leurs portes le dernier jour de la semaine. Des enseignes comme Conforama, Casa, Fly et Atlas avaient même été condamnées. Un comportement qui s'explique par un simple constat : le week-end est une part très importante de leurs bénéfices. Jusqu'à un quart de leur chiffre d'affaires, précise Luc Chatel, secrétaire d'Etat à la Consommation.
Ce dernier s'est d'ailleurs félicité de cette mesure en déclarant que c'était
«un très bon exemple de conjugaison de la volonté des consommateurs qui veulent faire leurs achats le dimanche, des professionnels qui veulent faire des affaires, et des salariés qui veulent travailler plus pour gagner plus». Une mesure qui s'inscrit donc pleinement dans la démarche du président Nicolas Sarkozy, qui avait récemment défendu la levée de l'interdiction de travailler le dimanche, en précisant
«je veux que personne ne soit obligé, mais qu'on laisse le choix aux gens».
Du côté syndical, le sondage entrepris par Ifop pour le Journal du Dimanche est clair : les Français ne souhaitent pas particulièrement travailler davantage le dimanche, au détriment de leur week-end. Selon cette enquête, menée auprès d'un millier de personnes,
«53 % des actifs ne seraient pas prêts à sacrifier leur repos dominical». On note toutefois qu'une
«minorité non négligeable (26 %) pourrait envisager de travailler le dimanche».
Les réactions ont aussitôt fusé chez les syndicats. Ainsi, pour la CGT,
«le volontariat est une illusion, tant le rapport salarié employeur est inégalitaire». La CFTC va plus loin et se demande pourquoi l'amendement sénatorial a précédé la conférence sociale et le débat au Conseil Economique et Social. De son côté l'Union professionnelle artisanale (UPA)
«s'insurge contre une politique consistant à privilégier les intérêts à court terme d'une collectivité locale et de quelques enseignes de la grande distribution, au détriment de l'intérêt général» et, notamment, des petits commerces de proximité.