En aparté avec... Jean-Marc Gady - gady © © HartoDesign / Jérémie Woillard
MAP : Quel est le projet dont vous êtes le plus fier ?
J-M G : Il n'y en a pas un qui ressorte plus qu'un autre. Mais je me souviens de la lampe French Cancan pour laquelle la galerie R'Pure de New-York m'a laissé carte blanche, je me suis vraiment bien amusé en la dessinant. Récemment, j'ai créé des photophores en verre soufflé pour la maison Diptyque, et cela a permis de sauver un verrier français qui était en grande difficulté. C'est forcément un projet qui marque.
MAP :
Y-a-t-il un projet un peu fou que vous rêvez de réaliser ?
J-M G : Ce qui me tient particulièrement à cœur, c'est de pouvoir, un jour, réaliser la décoration d'un hôtel, de A à Z. C'est un secteur génial dans lequel une armée de gens sont au service de quelques- uns. Un hôtel, c'est la vie, on y trouve tout, des chambres, un restaurant, une piscine...
MAP : Quel est l'objet dont vous auriez aimé être le créateur ?
J-M G : J'adore la marque Dyson, ce sont des visionnaires. Le système sans sac de leur aspirateur, par exemple, je le trouve à la fois beau et puissant.
MAP : Si l'une de vos créations pouvait parler, qu'aimeriez-vous qu'elle vous dise ?
J-M G : J'ai créé un cendrier avec deux doigts, il y a longtemps, ce qui donnait à l'objet un côté humain. S'il pouvait parler, il me dirait : "merci, je suis bien dans mes baskets là !"
J-M G : Non, absolument pas. Un artiste travaille vraiment tout seul, il est libre. Le design, c'est un métier de collaboration, nous sommes le maillon d'une chaîne et nos créations restent des objets qui seront forcément fonctionnels. Paradoxalement, c'est lorsque le client m'impose des contraintes que je me sens le plus libre. Je prends vraiment du plaisir à répondre à des commandes précises.
MAP : Votre métier, un vecteur d'engagement, un outil pour faire passer un message ?
J-M G : Absolument, et à plein de niveaux. Notre métier implique la fabrication et à ce titre, nous avons un impact, dès le premier trait dessiné. Le but est de créer des objets qui ont une légitimité, des objets honnêtes. Les designers devraient plus se tourner vers l'artisanat français, un secteur d'engagement, définitivement.
J-M G : Il y en a beaucoup ! Il y a les photophores bougies pour la maison Diptyque pour laquelle nous avons aussi créé un magasin en carton à l'occasion des fêtes de fin d'année. Récemment, nous avons réalisé la scénographie du salon de haute joaillerie Aymes, place de Valois, à Paris. Parmi nos dernières créations figure aussi une nouvelle collection de chaises Pemp, pour Perrouin. Il s'agit de chaises et de chauffeuses qui s'inspirent des chaises à porteurs japonaises : les Kago. Nous avons par ailleurs signé la scénographie des Ateliers d'Asnières pour la marque Louis Vuitton, à l'occasion des "Journées particulières" (
nldr : un événement organisé par le groupe LVMH et permettant aux visiteurs de découvrir les coulisses du luxe).
J-M G : Aujourd'hui, le design prend beaucoup de formes, il a tendance à oublier ses racines premières. Le design, c'est avant tout un projet, pas seulement industriel, c'est donner le meilleur de soi-même.
Découvrez quelques unes des créations de Jean-Marc Gady, en pages suivantes.
En aparté avec... Jean-Marc Gady