Marie Line David eclaire moi © Marie-Line David
L'éclairage consomme en moyenne 16% de l'énergie globale de l'habitation. Alors que les préoccupations environnementales deviennent prioritaires, comment adopter un comportement éco-citoyen tout en conservant de la lumière ? L'éclairage de Marie-Line David, responsable du site www.eclairemoi.com.
Maison à part : La part énergétique de consommation de l'éclairage dans l'habitat augmente, comment l'expliquer ?
Marie-Line David : Aujourd'hui, la consommation énergétique liée à l'éclairage représente 16 % de l'énergie globale consommée dans l'habitation. Elle occupe donc un poste très haut, derrière le
chauffage et le
chauffe-eau. Cette part a augmenté assez fortement ces dernières années : les gens se préoccupent de plus en plus de leur intérieur et multiplient les éclairages décoratifs au détriment de l'éclairage fonctionnel. Un éclairage qui habille un lieu plus qu'il ne génère de la lumière ! Faire des économies d'énergie chez soi passe ainsi également par l'usage des bons luminaires.
MAP : Quels comportements l'usager doit-il adopter pour maîtriser sa consommation d'énergie dans l'éclairage ?
M-L.D : Il faut d'abord savoir, comme l'a rappelé l'ADEME (Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie, NDLR), qu'« il n'y a pas de petits gestes quand on est 60 millions à les faire ». Si chaque foyer fait attention à des petites choses, l'économie à l'échelle nationale sera d'autant plus grande.
Le particulier doit se soucier en premier de la fonctionnalité du luminaire et ne pas acheter un objet parce qu'il le trouve joli. Le type de sources dont sera équipé l'appareil est également très important. Il faut étudier le besoin en éclairage pièce par pièce et également les besoins propres à chacun. Certaines personnes préfèrent des endroits très lumineux, d'autres sont adeptes d'ambiances intimes. A chacun son éclairage.
MAP : Eteindre la lumière systématiquement, est-ce une solution ?
M-L.D : Bien sûr qu'il ne faut pas laisser une lampe allumée pour rien. Mais il faut aussi faire attention au fait que chaque source lumineuse a des spécificités techniques particulières ! Ainsi les lampes à économie d'énergie ne doivent pas être allumées et éteintes constamment. Il faut donc éviter de les mettre dans des pièces où l'on reste peu, comme les toilettes. La lampe met en effet un certain temps à monter en régime, consomme plus à l'allumage, donc s'use plus vite dans ces pièces.
MAP : Comment être sûr que notre luminaire sera fonctionnel ?
M-L.D : Pour un luminaire fonctionnel, il faut contrôler la dispersion du flux lumineux. La lampe doit posséder un réflecteur. Si cela n'est pas le cas, comme pour le cas d'une lampe fluocompacte, il faut l'intégrer dans un luminaire qui en sera équipé (ex : un spot encastré pour lampe fluocompacte). Sans réflecteur, la luminosité sera importante à proximité immédiate de la lampe, mais sera mal re-distribuée dans la pièce.
Pour bien maîtriser sa consommation d'énergie tout en profitant d'un éclairage adapté, il faut que le particulier s'intéresse au rendement lumineux des sources qui se traduit en nombre de lumens par watt consommé. Une ampoule incandescente traditionnelle a un rendement de 12 lumens pour un watt consommé, alors qu'une lampe à économie d'énergie produit, quand à elle, 60 lumens par watt consommé.
MAP : Quel est alors le secret d'un éclairage réussi ?
M-L.D : Toutes les sources lumineuses ont des avantages et des inconvénients, mais elles possèdent également des applications différentes. Si on met des lampes fluo partout, la base lumineuse sera efficace et peu énergivore, mais l'ambiance de la pièce sera froide. De la même façon, si l'on met des lampes halogène partout, la consommation énergétique sera élevée.
Le secret d'un éclairage réussi et économe en énergie est d'effectuer un panachage entre les différents types de sources. Créer sa base lumineuse fonctionnelle à l'aide d'appareils ayant un bon rendement énergétique (de type spots encastrés fluo et halogènes). Et se faire plaisir avec des appareils purement décoratifs qui seront idéalement équipés de sources de petite puissance (lampes à poser décoratives équipées d'ampoules à basse consommation, guirlandes lumineuses, ou encore quelques
LEDs judicieusement réparties dans la pièce et qui consomment très peu) : l'ambiance est faite.
Pour une table à manger ou pour une zone de lecture, il faut prévoir un éclairage plutôt fonctionnel : avec des lampes fluorescentes encastrées dans des luminaires équipés de réflecteurs ou des lampes halogènes.
Ce qu'il faut retenir, c'est donc que plutôt que faire décoratif sans le fonctionnel, mieux vaut penser le fonctionnel avant de s'attaquer au décoratif.
MAP : Il reste le problème du coût...
M-L.D : L'économie d'énergie coûte cher au départ. Mais les lampes ont des techniques plus élaborées qui expliquent cette différence de prix. Une lampe traditionnelle incandescente coûte peu cher et dure environ 1000 heures. Sa consœur à basse consommation est plus chère mais dure 15.000 heures. Il faudrait additionner quinze fois le prix de la lampe traditionnelle pour comparer véritablement le coût ! Il faut également se méfier des nouvelles lampes halogènes sans transformateur (GU10) qui équipent de plus en plus de luminaires et tentent de remplacer les lampes halogènes 12V. Elles éclairent deux fois moins à puissance consommée équivalente, ont des durée de vie deux fois moins importantes et coûtent deux fois plus cher au re-lampage !
Eclaire-moi !
www.eclairemoi.com Un site didactique et passionnant, financé par Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie (ADEME) et conçu par des professionnels. Mieux gérer sa consommation, mettre fin aux idées reçues, connaître les différents types de lampes, de produits et leur fonctionnalité : ce site donne au particulier toutes les clés pour un éclairage réussi ! Un site à découvrir et à partager !