Après les commémorations du 157ème anniversaire de la naissance de Sigmund Freud au mois de mai, le dernier honneur en date rendu au père de la psychanalyse concerne son divan. Le Freud Museum situé à Londres, vient en effet de lancer un appel aux dons pour le sauver. Le défi est de taille car la somme à récupérer est estimée à 5.000 livres sterling soit 5.855 €. Ce meuble de crin ancien, recouvert de tapis nomades Qashquai représentant un univers onirique et rehaussé de coussins devra se dénuder pour les réparations à venir. En effet, croulant sous le poids des années, les fils s'usent, les matelas s'affaissent.

Un divan rempli d'histoires

Pour la petite histoire, le divan avait été offert à Freud par l'une de ses patientes viennoises, Madame Benvenisti, aux alentours de 1890. Il était ensuite devenu partie intégrante de sa pratique, et l'avait suivi dans tous ses déplacements, jusqu'à sa dernière demeure anglaise de Hampstead située dans la banlieue de Londres, où il fuit le pouvoir nazi de Vienne en 1938. Après sa mort qui intervient à peine un an plus tard, en 1939, sa fille Anna va laisser l'univers familier de Freud intacte au cœur de cette maison qu'elle habitera jusqu'en 1938. Devenue ensuite un musée ouvert à tous, sa maison abrite toujours sa bibliothèque, ses trésors, et son fameux cabinet dans lequel on peut admirer le divan. Si cela fait longtemps que plus personne ne s'allonge sur ce divan poussiéreux et rempli d'histoires, il n'en inspire pas moins les psychanalystes de notre époque : "j'ai une photo du divan de Freud sur le mur au-dessus de mon bureau, et cela me donne de l'inspiration et du soutien", explique Peter B, psychanalyste. Avec un tel discours, peut-être fera t-il partie des donateurs ?