stephane basset good © Charlotte Vignon-Pyla Prod
Stéphane Basset nous en dit plus sur son livre, ses rencontres et... son bureau ! INTERVIEW.
Comment est née l'idée de ce livre ?
L'idée de ce livre m'est venue lors d'un rendez-vous avec une personne avec laquelle le courant ne passait pas vraiment. Par politesse, j'ai commencé à lui poser des questions sur son bureau. Je me suis rendu compte que cela facilitait le contact avec elle. Dès le début de l'émission de télévision, nous avions l'idée d'en faire un livre, donc sur chaque tournage, Christophe [Lartige, NDLR] m'accompagnait pour prendre les photos.
Quel est le bureau qui vous a le plus marqué ?
Sans conteste, le bureau de Yann Arthus Bertrand : la cabane dans l'arbre, c'est le rêve d'enfant. Celui de Louis Bertignac également. Pour lui, son bureau, c'est l'endroit où il fait de la musique, il n'y a pas de paperasse. Je pense que c'est parce que la fonction de bureau de ces gens-là est différente de celle de l'espace de travail traditionnel, on s'y sent plus à l'aise. Ces bureaux sortent de l'ordinaire. Certains bureaux sont écrasants, à cause du poids de l'histoire par exemple, lourds, on ne s'y sent pas à l'aise.
Celui de Jacques Attali était intéressant également, mais pour une autre raison. Il racontait que François Mitterrand y organisait des rendez-vous secrets. Dans son bureau, on a l'impression d'un feeling particulier, une atmosphère singulière.
Philippe Starck, pour sa folie, est la personnalité qui m'a le plus plu. Il n'a pas de limite. On a "tchatché" pendant une heure et demie au lieu des 20 minutes prévues ! J'aime beaucoup ce qu'il dit :
"le meilleur bureau, c'est dans sa tête".
Quel est le moment qui vous a le plus touché ?
A chaque fois que quelqu'un révélait une partie de sa personnalité, ça me touchait. On arrivait au bout du concept. Il y a bien sûr des invités plus touchants que d'autres, comme le Professeur Cabrol, un monsieur d'un certain âge, qui nous a fait une espèce de bilan de vie.
Cabu également nous a touchés quand il a parlé de son fils Mano Solo, chanteur séropositif.
Chez le dessinateur Gotlib, nous avons eu une panne de courant. Et comme nous étions en plein tournage de l'émission nous avons dû nous transformer en électriciens pour continuer l'émission. Dans les bureaux insolites, il y a celui de Jérome Savary : il est "truculent", il reflète bien sa personnalité !
Pour vous, un bureau reflète donc la personnalité de son occupant ?
Oui. L'idée est celle de "Dis-moi ce qui t'entoure, je te dirais qui tu es". C'est curieux, nous sommes en train de faire une autre émission qui fera également un livre, sur le même principe. Mais dans la loge des artistes. Une loge, on y habite très peu de temps, on l'habille, on y emmène ce dont on a envie, besoin. Dans le bureau, les choses s'entassent, on les pose et on les laisse, sans faire attention, cela en dit plus sur nous. Souvent, je montrais à une personnalité un objet, ils ne se rappelaient même pas l'avoir laissé là.
Il y a des exceptions. Comme le bureau de Marc-Olivier Fogiel. On s'attend à quelque chose de rigoureux, design. En fait, c'est une véritable chambre d'ado, avec plein de choses dans les tiroirs.
"Il n'y a pas d'âme particulière" dans ce bureau, il le dit lui-même.
Le bureau c'est le lieu où l'on passe le plus de temps avec son lit. Pourtant, c'est celui dont on s'occupe le moins. On peut être mal assis, avec un ordinateur mal orienté... Je trouve cela triste. C'est aussi pour cela que j'ai adoré Starck. Dans un de ses projets pour une entreprise, il a proposé que soit installé dans chaque bureau un divan, pour que le salarié puisse faire une sieste et être ainsi plus performant. Cela lui a été refusé. Il continue à penser ce qu'il disait !
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