Chaudron savon Marius Fabre © J.F Lepage / Savonnerie Marius Fabre
Selon les spécialistes, pour être étiqueté "Savon de Marseille", un savon doit aussi obligatoirement respecter un procédé de fabrication précis, inventé au Moyen-Age et intitulé "le procédé marseillais". Ce procédé consiste en cinq étapes.
Premièrement, l'
empâtage. On charge successivement les huiles ou acides gras sous chauffage modéré et la lessive de soude dans un chaudron métallique. On fait porter le tout à ébullition pour que la masse se transforme en émulsion.
Ensuite, on passe au
relargage. Le savon n'étant pas soluble dans l'eau salée, cette opération consiste en l'adjonction de sel marin permettant d'entraîner par le fond les lessives glycérineuses et salées. Le savon va ainsi se séparer d'une partie de l'eau qu'il contient.
Vient l'étape décisive de la
cuisson. Elle caractérise la saponification et permet la complète transformation des corps gras en savon.
L'avant dernière étape est celle du
lavage. C'est un affinage de la pâte de savon, effectué par une lessive de lavage, permettant de se défaire du glycérol, de toutes les impuretés restantes et des acides gras non saponifiés.
Enfin, on termine par la
liquidation. Une opération qui permet d'assurer la transition de la structure cristalline du savon vers sa phase lisse en ajoutant de l'eau.
"Ces différentes opérations durent pendant dix jours et nécessitent des infrastructures particulières. Certaines cuves permettent de traiter entre 20 et 30 tonnes de savon. C'est un lourd investissement mais nécessaire pour conserver l'authenticité du savon de Marseille" affirme Julie Bousquet-Fabre.