Cela faisait cinquante ans qu'ils n'avaient pas été aussi nombreux à exposer en même temps et au même endroit sur le sol français. Pour célébrer le 400e anniversaire de la création de la ville de Québec, dix-sept artisans québécois ont été exceptionnellement accueillis au Carrousel des métiers d'art et de la création. Tous avaient été sélectionnés par un jury d'experts à la suite d'un appel à candidatures lancé par la Sodec, société d'aide au développement des entreprises en métiers d'art. "L'idée était de montrer la vitalité et la diversité de la production des artisans québécois", a commenté Martin Thivierge, chargé de projets, interviewé sur le salon par Maison à part. Et d'ajouter : "Avec 3.000 artisans professionnels identifiés, le secteur des métiers d'art constitue au Québec une véritable industrie culturelle". Verre et bois à l'honneur Installés en bonne place à l'entrée du hall d'exposition, les artisans ont fait le choix de ne présenter aux visiteurs que des pièces uniques ou en petite série créées spécialement pour l'occasion. "Quelle que soit leur discipline, tous font preuve d'une grande créativité", s'est enthousiasmée Sylviane, 50 ans, une habituée du rendez-vous. Une originalité qui, pour Martin Thivierge, s'explique avant tout par l'absence au Québec du "poids de la tradition".  Durant cinq jours, le coup de projecteur a été mis sur le travail du bois et du verre, deux disciples qui connaissent au Québec un regain d'intérêt. "Dans les écoles qui les enseignent, nous enregistrons un pic d'inscriptions", a même révélé Martin Thivierge. Les Français sous le charme Avec ses pièces en verre réalisées grâce à la technique du moulage au sable, Gilles Payette, dont la présence en France était une première, a suscité la curiosité des visiteurs : "Je joue avec le sable pour créer un moule où le verre prendra place et sera capable de traduire l'expression exacte de ma pensée, leur a-t-il expliqué. J'essaie de donner, à travers le verre, une impression de légèreté et une dimension de sacré, de spirituel". A quelques mètres de lui, la céramiste Dominique Robert a également dû répondre à de nombreuses sollicitations. C'est avec un grand sourire aux lèvres, qu'elle a présenté sa démarche artistique : "Dans chacune de mes pièces, je tente de rendre tous les honneurs à la matière première, l'argile. Je souhaite que le spectateur puisse reconnaître sa présence et avoir irrésistiblement envie de toucher son grain, sa texture". Pour elle, le fait d'avoir reçu en France un aussi bon accueil est "un encouragement à poursuivre sa carrière". Une crainte persiste toutefois : celle d'attendre un long laps de temps avant d'être réinvités. Pour découvrir quelques unes des pièces exposées au Carrousel, cliquez sur suivant.