Qu'est-ce que le coaching déco pour vous ? C'est la star du métier ! Relooking ça veut dire faire, et coaching, conseiller. Pour les gens, le coach déco a une approche spécifique, non formatée. Je me suis fait taper sur les doigts par les architectes d'intérieur diplômés. Mais j'ai une écoute différente de la leur. Peut-être y a-t-il une nouvelle demande parce qu'il existe une nouvelle problématique. J'ai été approché par certains architectes d'intérieur qui ont eux compris le processus. La crédibilité est aussi arrivée avec le livre (Coaching d'intérieurs, éditions Eyrolles).

Quelle est cette approche selon vous ?

C'est savoir poser des bonnes questions, ou plutôt savoir poser des questions tout simplement. De quoi avez-vous besoin, quelle problématique, pourquoi faites-vous appel à quelqu'un ? Ce n'est un métier qui a pignon sur rue. Toute ma clientèle ne faisait pas appel à un décorateur d'intérieur, parce qu'elle avait des idées reçues, notamment sur les prix. Dans le système de facturation, le client va s'y retrouver au final. J'ouvre des tiroirs de prestations : 2h de conseils, une demi-journée, un peu shopping, le client picore. Il n'a pas l'habitude de prendre un décorateur. Mais il veut avoir l'avis d'un professionnel. Quand on refait un appartement, on en a rapidement pour 5, 15, 30.000 euros ! Qu'est-ce que ça coûte toute proportion gardée de prendre un professionnel pour 2 ou 3.000 euros ? Avec son avis, on sait où l'on va.

Comment travaillez-vous ? Je suis très à l'écoute. Et très curieux : quand je viens pour un séjour, je veux également voir la chambre. Je pense qu'il faut un univers dépouillé. Gagner de l'espace, le dégager pour pouvoir regarder, réfléchir, se libérer l'esprit. Chez soi, c'est le seul endroit sur terre pour se retrouver. Je sais que c'est facile de tenir ce discours mais j'essaie et j'y arrive. Il faut se positionner de l'intérieur. Concrètement, qu'est ce que je vois ? Comment vit-il ? D'où vient la lumière ? Est-ce que je vois la télévision ? Il faut apprendre à écouter, essayer vraiment d'apporter des solutions concrètes. En sachant que forcément, chez le client, il y aura des choses qui ne nous plaisent pas. Il faut faire avec ce que l'on a. Ce n'est pas toujours facile. Le client est prêt à sacrifier plein de choses et quelquefois, il faut se battre pour qu'il en garde ! Il ne faut pas avoir carte blanche mais gris clair. On observe les gens dans leur maison. On est là pour les coacher en rangement, en organisation de l'espace. Cela va avoir des conséquences sur leur vie sociale, comme sur la façon dont ils reçoivent chez eux. Et ils vont l'assumer pleinement ! On leur change leur façon de vivre.

Quel regard portez-vous sur votre secteur professionnel ? Concrètement très peu de personnes s'affichent encore décorateur d'intérieur. Aujourd'hui, on parle de designer d'espace, il y a même un BTS. Il faut arrêter et remettre les choses à leur place ! Je ne conçois pas de refaire un intérieur sans parler de décoration, comme je ne peux pas être décorateur sans m'intéresser à l'espace. On ne vit pas dans un plan ! Pour les architectes d'intérieur, ce n'est pas la structuration avec un titre qui est utile, ils n'ont rien à prouver. Je pense que c'est un problème de communication. Les gens leur font des procès d'intention du type « ils ne sont pas adaptés », « on ne sait pas où les trouver », « ils sont froids, impersonnels »...Ce n'est pas vrai.

Et pour vous ?

De mon côté, je pense que j'ai quelque chose à prouver. Peut-être qu'un jour je passerai les équivalences. J'ai un problème de reconnaissance, alors qu'en même temps je ne suis pas sûr d'en avoir besoin. J'ai l'impression de voler le métier de quelqu'un alors qu'en fait non. Il y a plein de gens diplômés à qui on peut faire appel. Il faut créer des vases communicants dans la profession.

Son actualité :

Coachings d'intérieurs, éditions Eyrolles. Le numéro 2 est en préparation. Directeur de collection aux éditions Eyrolles, cinq guides sur la décoration prévus. www.tonylemale.fr www.interieurs.fr